113. C’est le nombre de voyages menés par le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, depuis mars 2013. Et ce lundi, John Kerry a entamé une nouvelle tournée africaine qui a commencé par la capitale kényane, Nairobi, où les discussions entre le secrétaire d’Etat américain et le président kenyan, Uhuru Kenyatta, étaient axées sur les questions de sécurité régionale, de coopération antiterroriste et d’autres sujets bilatéraux, comme les relations économiques entre les Etats-Unis et la première puissance économique d’Afrique de l’Est. Kerry s’était déjà rendu à Nairobi en mai 2015, après des années de brouilles entre les deux pays, et avait apporté son soutien au président kényan dans son combat contre le terrorisme. On notera que le Kenya est un partenaire important dans la lutte régionale contre les insurgés islamistes Shebab. Or, si ce groupe islamiste ne fait pas beaucoup parler de lui au Kenya car la lutte a porté, partiellement, ses fruits, il n’en est pas de même au Nigeria.
C’est en effet dans ce pays en proie à l’insurrection islamiste du groupe terroriste Boko Haram, que la question de la lutte antiterroriste est la plus pressante, d’autant que Boko Haram a fait allégeance à l’Etat Islamique (EI) en mars dernier et continue de sévir dans les pays du bassin tchadien.
Le chef de la Diplomatie américaine est arrivé ce mardi au Nigeria et doit y rester jusqu’à ce mercredi. Il y rencontrera le président Muhamadu Buhari, avec qui il sera, là encore, question « des efforts en matière d’antiterrorisme et de lutte contre Boko Haram ». Si Washington est un partenaire d’Abuja contre l’insurrection de Boko Haram, les Etats-Unis interpellent régulièrement le Nigeria et ses forces armées sur la nécessité de respecter les populations civiles lors d’opérations de répression de foyers islamistes. Outre la capitale Abuja, Kerry se rendra dans la région de Sokoto au nord-ouest du Nigeria, où il prononcera un discours sur la tolérance religieuse et la lutte contre « la violence radicale ». Il rencontrera ensuite les gouverneurs des Etats fédérés du nord du pays, ainsi que les leaders religieux. Une manière de trouver d’autres moyens, à part les opérations militaires, pour lutter contre l’embrigadement des jeunes.
Or, à quelques mois de la fin du mandat du président américain, Barack Obama, la tournée de John Kerry ressemble davantage à une visite de convenance. Tout au plus, le responsable américain voudra rassurer les « partenaires africains », dans un contexte politique américain où l'un des candidats à la présidentielle, Donald Trump, prêche la baisse de l’interventionnisme américain à travers le monde .
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