Malgré l’entrée en vigueur de l’accord entre la Turquie et l’Union européenne sur la gestion de la crise des migrants, celle-ci est loin d’être réglée. La tension est montée d’un cran, dimanche dernier, dans le camp sordide d’Idomeni à la frontière gréco-macédonienne, où 260 migrants ont été blessés lors des heurts avec la police macédonienne qui a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en plastique contre plus de 500 migrants qui tentaient de forcer le grillage frontalier, réclamant l’ouverture des frontières macédoniennes. Depuis un mois et demi, plus de 11 000 migrants campent à Idomeni dans des conditions misérables et manifestent quasi quotidiennement pour l’ouverture de la frontière fermée depuis début mars à la suite du verrouillage de la « route des Balkans » empruntée auparavant par les migrants à destination de l’Europe. Les tentatives du gouvernement grec pour convaincre les migrants d’Idomeni d’être transférés dans des centres d’accueil avoisinants n’ont pas eu les résultats attendus, les migrants préférant rester à Idomeni en espérant l’ouverture de la frontière. Pourtant, l’accord euro-turc prévoit le retour en Turquie de tout migrant entré illégalement en Grèce. Le plan prévoit aussi que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera « réinstallé » dans un pays européen dans la limite de 72 000 places. Depuis le 20 mars, la Grèce a déjà renvoyé plus de 350 migrants en Turquie dans le cadre de l’accord. Une mesure qui ne semble pas plaire aux migrants.
Lien court: