A peine la menace nucléaire iranienne écartée, la communauté internationale s’est trouvée face à un autre défi plus pressant que pose la Corée du Nord qui, contrairement à l’Iran, possède déjà l’arme nucléaire. En effet, la Corée du Nord menace quasi quotidiennement Séoul et Washington de frappes nucléaires, faisant fi de la résolution 2 270 du 2 mars du Conseil de sécurité.
En plein milieu d’un sommet nucléaire que les médias nord-coréens ont qualifié d’effort « absurde » pour empêcher Pyongyang d’avoir « un accès légitime aux armes nucléaires », la Corée du Nord a tiré un nouveau missile de courte portée. Un défi clair lancé aux dirigeants du monde. En fait, le climat sur la péninsule coréenne ne cesse de se détériorer depuis le quatrième essai nucléaire de Pyongyang le 6 janvier et le lancement le 7 février d’une fusée, considéré comme un essai déguisé de missile longue portée.
Faisant front uni face aux provocations incessantes de Pyongyang, la présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, et le président Barack Obama ont tenu un sommet tripartite en marge du sommet où ils ont promis « l’unité » des trois alliés afin de « dissuader et se défendre contre les provocations nord-coréennes ». Les trois dirigeants se sont engagés à mettre en oeuvre les nouvelles sanctions sans précédent prises par le Conseil de sécurité le 2 mars contre Pyongyang. Mais la clé du dossier nord-coréen reste toujours dans les mains de Pékin, allié traditionnel du régime communiste. C’est dans cette optique que M. Obama a reçu en tête-à-tête le président chinois, Xi Jinping. Il est vrai que la Chine a voté les sanctions de l’Onu contre Pyongyang, mais les Etats-Unis veulent qu’elle fasse monter la pression sur son allié pour lui faire entendre raison. « La Chine est dans une situation difficile. Elle est sous forte pression internationale. Pour elle, une Corée du Nord forte de l’arme nucléaire c’est sans doute inquiétant. Mais aussi un effondrement du régime stalinien conduisant à une péninsule coréenne réunifiée soutenue par Washington à sa frontière, c’est aussi un cauchemar. C’est pourquoi Pékin ne va jamais permettre l’effondrement de son voisin », explique Dr Norhane Al-Cheikh, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire selon qui, même si Pékin use de toute son influence sur Pyongyang, le régime communiste ne va jamais renoncer à ses ambitions nucléaires qui constituent un pilier fondamental de sa stratégie répressive à l’égard de l’Occident et surtout Washington. « Bien que Pyongyang soit un régime démuni économiquement, il est prêt à dépenser son dernier sou au profit de son arsenal nucléaire. Tout ce que Pékin pourrait faire c’est de convaincre son allié de stopper ses déclarations belliqueuses et ses provocations à l’égard de Séoul et de Washington », affirme Dr Norhane Al-Cheikh. Prouvant la crédibilité de ces propos, le leader nord-coréen, Kim Jong-Un, a supervisé samedi, au lendemain du sommet nucléaire, un test réussi d’un nouveau système antiaérien, exprimant sa grande « satisfaction » de ce test couronné de « succès », qui est, selon lui, une nouvelle démonstration de la croissance rapide de la capacité de défense de son pays. Il semble que le régime stalinien a effectué le chemin du non-retour .
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