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La Corée du Nord poursuit ses défis

May Al-Maghrabi, Lundi, 04 avril 2016

Outre Daech, la menace nucléaire nord-coréenne a dominé les débats du sommet.

A peine la menace nucléaire ira­nienne écartée, la communauté inter­nationale s’est trouvée face à un autre défi plus pressant que pose la Corée du Nord qui, contrairement à l’Iran, possède déjà l’arme nucléaire. En effet, la Corée du Nord menace quasi quotidiennement Séoul et Washington de frappes nucléaires, faisant fi de la résolution 2 270 du 2 mars du Conseil de sécurité.

En plein milieu d’un sommet nucléaire que les médias nord-coréens ont qualifié d’effort « absurde » pour empêcher Pyongyang d’avoir « un accès légi­time aux armes nucléaires », la Corée du Nord a tiré un nouveau missile de courte portée. Un défi clair lancé aux dirigeants du monde. En fait, le cli­mat sur la péninsule coréenne ne cesse de se détériorer depuis le qua­trième essai nucléaire de Pyongyang le 6 janvier et le lancement le 7 février d’une fusée, considéré comme un essai déguisé de missile longue portée.

Faisant front uni face aux provoca­tions incessantes de Pyongyang, la présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, et le président Barack Obama ont tenu un sommet tripartite en marge du sommet où ils ont pro­mis « l’unité » des trois alliés afin de « dissuader et se défendre contre les provocations nord-coréennes ». Les trois dirigeants se sont engagés à mettre en oeuvre les nouvelles sanc­tions sans précédent prises par le Conseil de sécurité le 2 mars contre Pyongyang. Mais la clé du dossier nord-coréen reste toujours dans les mains de Pékin, allié traditionnel du régime communiste. C’est dans cette optique que M. Obama a reçu en tête-à-tête le président chinois, Xi Jinping. Il est vrai que la Chine a voté les sanctions de l’Onu contre Pyongyang, mais les Etats-Unis veulent qu’elle fasse monter la pression sur son allié pour lui faire entendre raison. « La Chine est dans une situation difficile. Elle est sous forte pression interna­tionale. Pour elle, une Corée du Nord forte de l’arme nucléaire c’est sans doute inquiétant. Mais aussi un effondrement du régime stalinien conduisant à une péninsule coréenne réunifiée soutenue par Washington à sa frontière, c’est aussi un cauche­mar. C’est pourquoi Pékin ne va jamais permettre l’effondrement de son voisin », explique Dr Norhane Al-Cheikh, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire selon qui, même si Pékin use de toute son influence sur Pyongyang, le régime communiste ne va jamais renoncer à ses ambitions nucléaires qui constituent un pilier fondamental de sa stratégie répressive à l’égard de l’Occident et surtout Washington. « Bien que Pyongyang soit un régime démuni économiquement, il est prêt à dépenser son dernier sou au profit de son arsenal nucléaire. Tout ce que Pékin pourrait faire c’est de convaincre son allié de stopper ses déclarations belliqueuses et ses pro­vocations à l’égard de Séoul et de Washington », affirme Dr Norhane Al-Cheikh. Prouvant la crédibilité de ces propos, le leader nord-coréen, Kim Jong-Un, a supervisé samedi, au lendemain du sommet nucléaire, un test réussi d’un nouveau système antiaérien, exprimant sa grande « satisfaction » de ce test couronné de « succès », qui est, selon lui, une nouvelle démonstration de la crois­sance rapide de la capacité de défense de son pays. Il semble que le régime stalinien a effectué le chemin du non-retour .

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