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Washington reste au chevet de Tel-Aviv

Maha Salem, Lundi, 23 novembre 2015

En visite en Israël et dans les territoires occupés, John Kerry a mollement cherché à mettre fin aux violences, ne faisant pression que sur le côté palestinien. Israël bénéficie toujours d’une impunité totale face à ses crimes.

John Kerry

100 morts et une centaine de blessés, en grande majorité des Palestiniens. Tel est le bilan de la vague de violences qui secoue, depuis début octobre, Israël et la Cisjordanie occupée. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, s’est rendu à Tel-Aviv, Jerusalem et Ramallah il y a quelques jours. Selon le communiqué du porte-parole du département d’Etat, l’objectif de cette visite était de lancer des discussions sur l’arrêt de la violence et l’amélioration de la situation sur le terrain. Les Etats-Unis ont appelé Israéliens et Palestiniens à prendre des mesures concrètes pour réduire les tensions, mettre fin aux discours provocateurs et assurer l’accès aux lieux saints de Jérusalem.

« Kerry est venu pour exercer des pressions sur les Palestiniens afin qu’ils arrêtent leurs accrochages. Quant au côté israélien, il est venu pour le soutenir. Les agresseurs israéliens sont toujours protégés par les Américains, mais les Palestiniens doivent présenter des concessions », s’indigne Hassan Nafea, professeur à la faculté de sciences politiques de l’Université du Caire.

Réchauffement des relations
Preuve que la visite de Kerry a pour but de soutenir Tel-Aviv : elle intervient deux semaines après la visite du premier ministre israélien aux Etats-Unis, une visite qui était consacrée au réchauffement des relations israélo-américaines, après une période de tensions notamment due à l’accord avec l’Iran. Au cours de cette visite, Washington a promis à l’Etat hébreu de presser les Palestiniens à arrêter leurs attaques.

« Bien que les Israéliens soient en position de force, ils craignent toujours les Palestiniens. Car ces derniers n’arrêtent pas d’inventer de nouvelles techniques, peut-être modestes et primitives, mais toujours créatives et effrayantes. Les Palestiniens ont causé des pertes dans le camp israélien malgré l’application de mesures sécuritaires strictes. Malgré tout, ils posent problème aux Israéliens. Et cette situation inquiète aussi Washington », explique Nafea. Le premier ministre israélien a en effet appelé les « citoyens israéliens à se tenir en état d’alerte maximale ».

C’est l’absence de perspective politique pour résoudre le conflit israélo-palestinien qui est à l’origine de la flambée des tensions et de la colère de nombreux jeunes Palestiniens. « Actuellement, on ne parle plus d’une relance du processus de paix. Le président américain et son administration sont persuadés que Netanyahu n’est pas un homme de paix. Il refuse tout simplement la solution de deux Etats et met des obstacles pour freiner la relance des négociations de paix. C’est pourquoi les Américains se contentent d’oeuvrer pour arrêter les violences. Et ils continuent à traiter Israël comme son enfant gâté. Il ne faut donc s’attendre à la moindre mesure sérieuse, allant à l’encontre de la volonté israélienne », poursuit Nafea en rappelant que jamais les Américains n’ont exercé de pressions sur Netanyahu, pour qu’il change sa politique.

« Au contraire, c’est le premier ministre israélien qui a prouvé que c’est lui qui possède toujours les moyens de faire pression sur Washington en utilisant le lobby juif, les médias et les acteurs importants qui possèdent et contrôlent toutes les cartes de l’économie américaine. Israël a en effet toujours réussi à faire en sorte que les intérêts américains soient les intérêts israéliens », conclut Nafea.

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