Lundi, 07 octobre 2024
Al-Ahram Hebdo > Monde >

Histoires d'échecs

Abir Taleb, Lundi, 26 octobre 2015

L’Onu a souvent été discréditée en raison de son incapacité à gérer un certain nombre de crises. Voici les plus importantes d’entre elles.

Palestine : C’est probablement le plus grand échec des Nations-Unies : un conflit qui n’en finit pas avec une puissance occupante refusant de respecter le droit international, oeuvrant à faire échouer le processus de paix et rejetant surtout d’en arriver à la solution finale des deux Etats, prônée par l’Onu et par l’ensemble de la communauté internationale. De nombreuses résolutions onusiennes n’ont jamais été appliquées, à l’instar de la résolution 181 (1947) sur l’adoption d’un plan de partage, la 194 (1948) sur le droit de retour des réfugiés palestiniens et la 242 (1967) sur le retrait des territoires occupés lors de la guerre israélo-arabe de 1967.

Syrie : C’est le conflit le plus récent. Il date de quatre ans et les différents efforts du Conseil de sécurité n’ont pas permis de parvenir à une solution politique malgré les tentatives de Genève I et II. En 2012, Ban Ki-moon avait reconnu l’échec de l’Onu en Syrie. Depuis, les choses ont davantage empiré avec la participation de nombreuses forces sur le terrain et le face-à-face Etats-Unis/Russie.

Libye : C’est aussi l’un des échecs les plus récents de l’Onu. Malgré les multiples va-et-vient et les efforts intenses, déployés par l’émissaire onusien, Bernardino Léon, le plan de paix de l’Onu a été rejeté par les parties en conflit et ce, quelques jours à peine après la signature d’un accord sur un gouvernement d’union nationale le 9 octobre dernier. 13 mois de négociations ont ainsi volé en éclats et c’est le retour à la case départ.

Bosnie-Herzégovine : Alors que la guerre sévissait en Bosnie-Herzégovine depuis 1992, l’Onu n’a pas pu empêcher la chute de la ville de Srebrenica en juillet 1995 et le massacre de quelque 8 000 hommes et jeunes garçons, tous Bosniaques musulmans, par les forces serbes, sous le nez des troupes de l’Onu. Vingt ans après ce génocide, on se demande encore pourquoi l’Onu et les puissances occidentales ont tout simplement laisser les Serbes commettre ces massacres, alors que tout porte à croire qu’ils en avaient préalablement connaissance.

Rwanda : C’est l’un des génocides les plus importants de l’histoire de l’humanité. Entre avril et juillet 1994, quelque 800 000 Tutsis sont tués par les Hutus. Lorsque le génocide commence, l’Onu est présente dans le pays avec la Minuar, une mission d’assistance. Mais la faiblesse et les défaillances de cette mission, en plus de la mauvaise appréciation des événements conduisent à l’origine de l’échec international au Rwanda. 21 ans après, les Nations-Unies ressentent toujours la « honte » de ne pas avoir empêché ces massacres de 1994 au Rwanda, un terme utilisé par Ban Ki-moon.

Somalie : En décembre 1992, des milliers de soldats américains débarquent sur les côtes de la Somalie. L’opération Restore Hope (restaurer l’espoir) commence avec pour objectif de pacifier le pays, en proie à la guerre civile, afin d’acheminer et de distribuer l’aide humanitaire aux populations affamées. Mais, très vite, la situation dégénère, les combats s’intensifient entre les Casques bleus et les groupes armés. Les Etats-Unis retirent l’essentiel de leurs troupes fin 1993, bientôt suivis par les autres nations. Les Casques bleus ont été perçus comme une force d’occupation étrangère et les organisations d’aide comme le bras civil de cette armée.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique