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Un plan ambitieux pour la planète

Abir Taleb avec agences, Mardi, 29 septembre 2015

Après les 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui ont accompagné la période de 2000 à 2015, ce sont 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) qui ont été décidés, lors de l’Assemblée générale de l’Onu, pour mettre fin à la pauvreté d’ici à 2030.

Le débat politique a commencé le 28 septembre en présence de 144 leaders mondiaux et 46 ministres.
Le débat politique a commencé le 28 septembre en présence de 144 leaders mondiaux et 46 ministres. Photo: (Reuters)

Principal organe directeur et représentatif de l’Onu, l’Assemblée générale est composée de représen­tants des 193 pays membres de l’Onu. Elle offre un forum de dis­cussions sur toutes les questions internationales importantes. Mais ses décisions ne sont pas contrai­gnantes. Cette année, pour sa 70e session, plus de 160 chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part au sommet de l’Assemblée générale de l’Onu pour le développement durable, qui s’est tenu du 25 au 27 septembre. Le débat politique, lui, a commencé le 28 septembre, en pré­sence de 144 leaders mondiaux et 46 ministres.

Comme chaque année, les dis­cours, les discussions et les débats fusent. Les solutions aux vrais pro­blèmes, elles, se font plus rares. Pourtant, les bonnes intentions ne manquent pas. Cette assemblée a adopté à l’unanimité un ambitieux programme universel pour la période post-2015, qui entrera en vigueur dès le 1er janvier 2016, en attendant les conclusions de la COP 21 en décembre prochain à Paris qui s’an­nonce prometteuse.

Il s’agit de 17 Objectifs de Développement Durables (ODD), assortis de 169 cibles. Rassurée et confortée à la suite du succès de la dernière conférence sur le finance­ment du développement à Addis-Abeba, en juillet dernier, qui a abouti à la mise en place d’un cadre de financement solide, l’Onu, qui se veut plus déterminée et plus forte alors qu’elle fête son 70e anniver­saire qui coïncide avec la toute pre­mière visite papale, entend mettre fin à l’extrême pauvreté, lutter contre les inégalités et l’injustice et bien enten­du régler le problème du changement climatique.

« Pour atteindre ces nouveaux objectifs mondiaux, nous aurons besoin de votre engagement politique de haut niveau », a lancé le secrétaire général à l’adresse des Etats membres lors de son mot d’ouverture, le 25 septembre. Et de renchérir : « Nous aurons besoin d’un partenariat mon­dial renouvelé ». La quasi-totalité des dirigeants présents se sont solen­nellement engagés, devant la face du monde entier à la tribune des Nations-Unies, à oeuvrer concrètement de concert, afin de d’implémenter chaque objectif d’ici à 2030.

Par ailleurs, tout en se félicitant du bilan des 8 Objectifs Millénaires pour le Développement (OMD) pour les quinze dernières années, fixées lors du sommet du millénaire en l’an 2000, l’Onu entend également para­chever au cours des quinze pro­chaines années les cibles et les objec­tifs inachevés.

Inégalités persistantes

En effet, malgré tout, tous les objectifs n’ont pas été atteints. « Les inégalités persistent et les progrès ont été inégaux. (…) En 2011, dans le monde, près de 60 % du milliard de personnes extrêmement pauvres vivaient dans cinq pays seulement », écrit le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, en introduction au rapport 2015 sur les OMD.

La crainte est donc que les nou­veaux objectifs ne soient pas réalisés. D'ores et déjà, des doutes ont été émis en raison du nombre trop impor­tant des objectifs, ce qui augmente­rait le risque de dilution des priorités. Ainsi, ce plan coûte cher. La question des moyens financiers pour réaliser ces ODD est devenue elle-même un objectif, le dix-septième : « Partenariat pour réaliser ces objectifs ».

Le passage de 8 OMD aux 17 ODD signifie des besoins estimés en mil­liers de milliards de dollars, voire dizaines de milliers, alors que le financement public international du développement a atteint 239 mil­liards de dollars (213 milliards d’euros) en 2014. Lors de la Conférence des Nations-Unies, vouée au financement du dévelop­pement, qui s’est tenue à Addis-Abeba en juillet, l’importance du recours au secteur privé a été souli­gnée. Ce qui ne doit pas exonérer les Etats d’augmenter leur partici­pation au travers de l’Aide Publique au Développement (APD), en sta­gnation ou en recul dans de nom­breux pays. L’enjeu sera donc une fois de plus un enjeu financier.

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