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Etats-Unis : Partenaires du Kenya et de l’Ethiopie

Sabah Sabet avec agences, Jeudi, 30 juillet 2015

Sécurité, économie et droits de l'homme ont été discutés cette semaine, lors de la visite de Barack Obama au Kenya et en Ethiopie. La première d'un président américain dans ces pays.

Obama
Photo: Reuters

A l’approche de la fin de son mandat, le président américain, Barack Obama, a choisi le continent africain pour entamer une visite de quelques jours. Le Kenya, pays de son père, est la première étape de sa tournée et où il a passé deux jours. Arrivant vendredi soir, Obama a débuté sa visite, samedi, par les entretiens politiques avec son homologue kényan, Uhuru Kenyatta, sur l’économie et la sécurité. Le peuple kényan avait aussi un rendez-vous au stade kényan. « Je suis ici en tant que président d’un pays qui considère le Kenya comme un partenaire important; je suis ici en tant qu’ami qui veut que le Kenya réussisse », a lancé Barack Obama après avoir été présenté par sa demie-soeur Auma Obama à la foule. « Le Kenya est à la croisée des chemins, à un moment fait de dangers, mais aussi de promesses énormes », a-t-il dit.

Lors de son discours, il est également revenu sur la corruption, souvent mise en avant comme un frein à l’investissement dans le pays. « Le fait est que trop souvent, ici au Kenya, comme c’est aussi le cas dans d’autres endroits, la corruption est tolérée parce que c’est comme ça que les choses ont toujours marché », a-t-il lancé. « C’est un boulet qui vous tire vers le bas ». « Les gens ordinaires doivent se lever et dire (trop c’est trop) », a-t-il martelé. Il a aussi mis en garde les Kényans contre les divisions ethniques, faisant référence aux 1 200 morts de la période de troubles qui a suivi l’élection controversée de 2007. Il a ajouté que le Kenya « ne pourra réussir s’il considère les femmes et les jeunes filles comme des citoyens de seconde zone ». La lutte contre les insurgés Shebab a été aussi discutée. « Nous avons de façon systématique réduit les territoires que les Shebab contrôlent », a déclaré Barack Obama, reconnaissant néanmoins que le problème n’était « pas résolu ». Pourtant, il a promis que les Etats-Unis se comporteraient en « partenaire » vis-à-vis du gouvernement de Nairobi. Les Shebab, affiliés à Al-Qaëda et qui recrutent au Kenya, ont perpétré plusieurs attaques spectaculaires sur le sol kényan et notamment le massacre à l’Université de Garissa, en avril dernier (148 morts), et la tuerie au centre commercial de Westgate, à Nairobi (67 morts), en septembre 2013.

Sur les homosexuels en Afrique il a demandé l’égalité des droits, comparant l’homophobie à la discrimination raciale qu’ont connue les Etats-Unis par le passé. « J’ai été constant à travers toute l’Afrique là-dessus. Je crois au principe selon lequel chacun doit être traité de manière égale devant la loi (...) et que l’Etat ne devrait discriminer personne sur la base de son orientation sexuelle », a affirmé Obama.

Quatrième déplacement

L’Ethiopie, dont la capitale Addis-Abeba abrite le siège de l’Union Africaine (UA), a été la deuxième étape de son quatrième déplacement en Afrique en tant que président. Mais c’est la première visite officielle d’un président américain en exercice en Ethiopie, pays le plus peuplé d’Afrique après le Nigeria. Comme au Kenya, sa visite est consacrée à la lutte contre le terrorisme, l’Ethiopie étant un partenaire-clé des Etats-Unis en matière de sécurité dans la Corne de l’Afrique.

Addis-Abeba joue un rôle central dans la lutte contre les islamistes somaliens shebab, avec un contingent de quelque 4 400 hommes au sein de la force de l’UA en Somalie (Amisom). Cette force africaine appuie la fragile armée somalienne face aux insurgés affiliés à Al-Qaëda, contre lesquels les Etats-Unis mènent eux-mêmes de régulières attaques de drones.

En outre, la crise au Soudan du Sud a été discutée lors d'un mini-sommet tenu, lundi, entre le président américain et les dirigeants éthiopien, kényan et ougandais, mais aussi le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ibrahim Ghandour. Le plus jeune Etat du monde est ravagé par 19 mois d’une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts. Les dirigeants ont discuté l’idée d’obtenir un consensus pour des sanctions, si l’ultimatum lancé aux belligérants pour qu’ils signent enfin un accord de paix d’ici au 17 août n’aboutit à rien. Sept cessez-le-feu ont déjà été signés par le camp du président Salva Kiir et les rebelles dirigés par son ancien vice-président, Riek Machar.

Alors que l’Afrique est secouée par de nombreuses crises, du Burundi au Soudan du Sud en passant par la Centrafrique, les acteurs de la société civile attendent cependant que M. Obama pousse aussi l’UA à s’impliquer davantage dans le respect de sa propre Charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

Obama a enfin déclaré vouloir revenir en Afrique de l’Est après la fin de son mandat pour gravir le Kilimandjaro en Tanzanie et faire un safari dans le parc kényan du Massai Mara .

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