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Corée du nord: Dans l’attente d’un troisième essai

Maha Al-Cherbini avec agences, Lundi, 17 décembre 2012

Malgré le lancement réussi d’un missile la semaine dernière et les vagues de condamnation internationales qui ont suivi, le régime s’apprête à de nouveaux tests.

Un nouveau casse-tête vient s’imposer avec force à l’agenda du président américain, Barack Obama, fraîchement réélu : le dossier nord-coréen. En fait, il constitue l’un des échecs d’Obama qui n’a pas réussi à influer sur le comportement de Pyongyang pendant son premier mandat, que ce soit par l’engagement ou les sanctions. Le tir réussi du missile nordcoréen la semaine dernière semble être le début du drame, voire la goutte qui annonce la pluie. Manifestant leur enthousiasme après le lancement de la semaine dernière, des centaines de milliers de Nord-Coréens ont célébré cette semaine le tir réussi. Un succès que veut renouveler le jeune dirigeant Kim Jong-Un, au centre des louanges déclamées par les responsables du régime. « Ce succès a été possible grâce à la loyauté, au courage et à la sagesse de Kim Jong-Un », a déclaré Jang Chol, président de l’Académie des sciences. Conforté par ce tir, Kim Jong-Un a prévenu qu’il procéderait à de nouveaux lancements le plus vite possible pour développer la science, la technologie et l’économie du pays, malgré la condamnation d’une bonne partie de la communauté internationale et des Nations- Unies, et la possibilité de nouvelles sanctions à l’encontre de son pays, à l’économie déjà ruinée.

Etape-clé

Bien que Pyongyang ait affirmé que sa fusée avait une mission pacifique, certains pays, Washington en tête, y voient un essai déguisé de tir de missile, étape-clé dans le programme nucléaire militaire du pays, en infraction des résolutions de l’Onu. Mettant de l’huile sur le feu, de hauts responsables sud-coréens ont estimé « hautement probable » la conduite d’un troisième essai nucléaire par la Corée du Nord. « La Corée du Nord a pour habitude de conduire des essais nucléaires après des lancements de missile, dont le but est de maîtriser la technique de lancement d’un projectile muni d’une tête nucléaire », a déclaré Yu Woo-Ik, ministre de l’Unification, chargé des relations entre le Nord et le Sud. Les essais nucléaires d’octobre 2006 et de mai 2009 ont été réalisés quelques mois après des tirs de missiles. Exacerbé, le Conseil de sécurité de l’Onu s’est réuni en urgence au lendemain du tir et a condamné le geste de Pyongyang, tout en décidant la poursuite de tractations en vue d’une « réponse appropriée ». Washington cherche désormais à convaincre Pékin de sanctionner son voisin, dont elle est le seul allié de poids. Pourtant, la Chine a recommandé une réaction « prudente » de l’Onu, affirmant qu’elle opposera son veto à des sanctions « radicales » contre la Corée du Nord, afin de ne pas l’isoler encore plus et exacerber les tensions régionales. Les Occidentaux accusent Pyongyang de détenir plusieurs bombes nucléaires. Les experts estiment, toutefois, que ce pays est encore loin de posséder une arme nucléaire, mais il en fait simplement une carte de pression sur la communauté internationale afin de collecter le plus de gains possibles. « Avec une économie ruinée et un peuple en famine, le nucléaire est un moyen et pas une fin en soi. C’est un moyen de faire chantage », estiment les analystes.

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