Des combats ont opposé, à plusieurs reprises cette semaine, des djihadistes du groupe Etat Islamique (EI) et des miliciens anti-gouvernementaux à Syrte, à 450 km à l’est de Tripoli. Il s’agit des premiers combats à Syrte entre l’EI et
Fajr Libya, coalition de milices, notamment islamistes, depuis que la branche libyenne de l’EI a pris en février dernier le contrôle de bâtiments gouvernementaux et de l’université à Syrte. Parallèlement, des partisans de l’EI ont revendiqué un attentat commis dimanche à un barrage de sécurité dans un faubourg de Tripoli. L’Etat islamique, qui contrôle une partie de l’Iraq et de la Syrie, tente de s’implanter en Libye en profitant du chaos lié à la présence de deux gouvernements rivaux trois ans et demi après le renversement de Muammar Kadhafi. Des groupes islamistes libyens ont proclamé leur allégeance à l’EI ces derniers mois et ils ont revendiqué plusieurs actions spectaculaires.
L’implantation de l’EI en Libye marque une nouvelle phase dans le chaos que vit le pays depuis plusieurs années. Pour ajouter à la confusion, les deux autorités rivales, outre les combats qui les opposent, tentent de contrer l’influence de l’EI. Lors d’une conférence de presse à Tripoli, le premier ministre du gouvernement parallèle a indiqué samedi qu’il « ne laisserait pas ce cancer (l’EI, ndlr) se propager ». Omar El-Hassi a aussi accusé le groupe djihadiste de travailler avec d’anciens cadres du régime de Kadhafi.
Face à ce chaos, de nombreux doutes persistent sur l’avenir des initiatives de paix. Le dialogue entre Parlements rivaux libyens, qui a principalement pour but d’arracher un accord sur un gouvernement d’unité nationale, doit reprendre ce jeudi au Maroc, a indiqué vendredi le médiateur de l’Onu, Bernardino Leon, estimant qu’il s’agirait d’une phase décisive. La mission onusienne a décidé de donner quelques jours pour préparer cette phase décisive des négociations. On a convoqué les parties au Maroc pour jeudi et on leur a demandé de bien préparer leurs mandats, a dit M. Leon devant la presse. L’émissaire de l’Onu a prévenu que ce dialogue constituait l’unique solution pour la Libye. Il n’y pas de solution militaire, tandis que la situation s’aggrave sur le terrain, a-t-il clamé.
La semaine dernière, d’autres pourparlers avaient eu lieu à Alger. Désignée par Leon comme un « forum des partis politiques », la réunion d’Alger n’avait abouti à rien de concret. Pour le moment, la seule avancée est que les Parlements rivaux se sont pour la première fois engagés dans un dialogue face à face.
Lien court: