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Offensive jordanienne

Mardi, 10 février 2015

Le roi Abdallah II de Jordanie, en optant pour une implication accrue dans la guerre contre les djihadistes qui ont exécuté un de ses pilotes, est confronté au défi le plus difficile depuis son couronnement, il y a près de 16 ans. Le souverain a promis une riposte « sévère » et a d’ores et déjà fait preuve d’une fermeté inédite, après la diffusion d’une vidéo par le groupe Etat Islamique (EI) montrant le pilote jordanien Maaz Al-Kassasbeh brûlé vif dans une cage. Cette exécution effroyable a révulsé le Royaume. Amman a promis, dimanche, d’intensifier ses raids contre l’EI, alors que les Emirats arabes unis ont dépêché en Jordanie un escadron d’avions F-16 pour soutenir ce pays « frère » dans les frappes contre l’EI. Amman, qui participe depuis septembre dernier à la Coalition internationale anti-djihadistes dirigée par les Etats-Unis, a annoncé avoir détruit 56 cibles en trois jours. Le chef d’état-major de l’armée de l’air, Mansour Al-Jobour, a affirmé que la campagne de frappes s’intensifierait encore dans les prochains jours. Depuis jeudi, « nous avons détruit 20% des capacités de combat de Daech », a-t-il indiqué. Parmi les cibles figuraient des camps d’entraînement, des dépôts d’armes et de carburant, ainsi que des centres logistiques et résidentiels, a-t-il énuméré, sans préciser la localisation des frappes. Le gouvernement jordanien a annoncé pour la première fois cette semaine que ses avions, qui ciblaient jusqu’alors la Syrie, avaient cette fois aussi frappé en Iraq. Déjà, les premières représailles à la mort du pilote étaient intervenues mercredi dernier avec la pendaison de la djihadiste iraqienne Sajida Al-Rishawi, condamnée à mort pour des attentats meurtriers en 2005 à Amman, et de Ziad Karbouli, un responsable iraqien d’Al-Qaëda. « Le roi a décidé et agi rapidement, cette riposte était très importante, car elle démontre clairement que la menace de l’EI est bien réelle et inacceptable », selon Robert Daneen, expert du Moyen-Orient au Conseil des relations internationales de Washington. Mais la guerre contre l’EI est ardue, prévient Nadim Chahada, directeur du Centre Fares pour les études du Moyen-Orient, basé aux Etats-Unis. La confrontation avec l’EI, dans laquelle Abdallah II pourra compter sur ses alliés, « nécessite un équilibre délicat et pourrait avoir de graves conséquences », avertit M. Chahada l

AFP

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