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Qui sont les rebelles houthis ?

AFP, Mardi, 30 septembre 2014

Les rebelles chiites, dits Houthis, qui contrôlent depuis des années le nord-ouest du Yémen et qui ont lancé une offensive fulgurante à Sanaa, sont un puissant groupe armé soutenu par l’Iran, selon les autorités yéménites. Ces rebelles, issus du zaïdisme, une branche du chiisme majoritaire dans le nord du Yémen, alors qu’à l’échelle nationale les sunnites sont prédominants, sont connus comme les Houthis, en référence à leur guide spirituel Badreddine Al-Houthi et à son fils, Hussein, tué par l’armée yéménite en 2004. Les Houthis ont été rebaptisés Ansaruallah, après avoir pris le nom de Jeunes Croyants, leur premier bras politique apparu en 1992 pour dénoncer « la marginalisation » des habitants du nord-ouest du Yémen, fief des Zaïdites qui forment le tiers de la population du pays. Ainsi, de 2004 à 2010, ils ont été engagés dans six guerres contre le pouvoir central à Sanaa, et un conflit les a opposés en 2009/2010 à l’armée saoudienne après l’infiltration de leurs combattants en Arabie saoudite.

Les Houthis se veulent les héritiers des imams zaïdites qui ont gouverné le nord du Yémen durant un millier d’années jusqu’à leur renversement en 1962 par une révolution civile à dominante sunnite. Le conflit entre les partisans de l’imamat zaïdite et les républicains s’est poursuivi dans les années 1970. En 1978, Ali Abdallah Saleh, un Zaïdite, est élu président de la République. Il proclame en 1990 l’unification de son pays avec la République démocratique populaire du Yémen du Sud, avant de mater dans le sang, quatre ans plus tard, une tentative de sécession du Sud. M. Saleh a mené six guerres contre les Houthis avec l’aide de ses alliés, la puissante confédération tribale des Hached, dominée par le clan des Al-Ahmar. De plus, malgré la dimension confessionnelle de leur mouvement, les Houthis ont établi un réseau d’alliances avec des tribus zaïdites mais aussi sunnites, hostiles à la confédération des Hached. Ils ont mis à profit notamment la haine que vouent historiquement les populations du nord du Yémen aux influents dignitaires des Al-Ahmar, principal pilier du régime de Sanaa.

En outre, après avoir joué un rôle actif dans le soulèvement de 2011 qui a conduit au départ, en février de 2012, du président Saleh, les Houthis ont conforté leur domination militaire sur la province de Saada, berceau historique du zaïdisme. Passant à l’offensive cette année, ils ont attaqué des fiefs des Al-Ahmar dans la province de Amrane, dont ils ont pris le contrôle l’été dernier, avant d’étendre les hostilités à leurs rivaux sunnites d’Al-Islah, affiliés aux Frères musulmans, dans les provinces voisines d’Al-Jawf et de Marib.

Cette offensive qui les a conduits à Sanaa, quasiment encerclée depuis le mois d’août par les Houthis, témoigne de la volonté, qui leur est prêtée, de chercher à élargir leur zone d’influence dans le futur Etat fédéral qui doit compter six provinces. De son côté, le président Abd-Rabbo Mansour Hadi les accuse souvent de bénéficier d’un soutien de la République islamique iranienne, une accusation qu’ils rejettent, même s’ils opèrent dans le style du Hezbollah, un autre allié régional de Téhéran

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