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Guerre anti-terroriste  : Le front interne

Abir Taleb avec agences, Mardi, 23 septembre 2014

Barack Obama préside, ce mercredi, une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu axée sur la menace que font peser les djihadistes étrangers. Une réso­lution imposant aux gouvernements la prise de mesures empêchant leurs citoyens de s'enrôler dans des organisations extrémistes devrait être prise.

Guerre anti-terroriste 
Photo publiée sur le web faisant la propagande de l'EI. (Photo : AP)

Parallèlement aux mesures unilatérales prises par certains pays européens, comme la France ou le Royaume-Uni, pour empêcher le recrutement de djiha­distes étrangers, les Etats-Unis ont fait circuler un projet de résolution qui demande aux Etats membres de l’Onu « de prévenir et d’interdire » le recrutement et les déplacements de combattants étrangers qui veulent rejoindre des groupes extrémistes, comme l’Etat islamique en Iraq et en Syrie.

Washington espère que les 15 membres du Conseil de sécurité adopteront le texte à l’unanimité ce mercredi 24 septembre. Même si la résolution évoque de manière géné­rique tous les « combattants terro­ristes étrangers », elle vise en pre­mier lieu les milliers de djihadistes opérant en Syrie et en Iraq dans les rangs de l’EI ou du Front Al-Nosra. Elle est placée sous le chapitre 7 de la charte des Nations-Unies qui pré­voit des sanctions en cas de non-res­pect du texte. Selon un responsable américain s’exprimant sous couvert de l’anonymat, « la réponse initiale a été positive » de la part des 14 autres membres du Conseil de sécu­rité. Les Européens ont toutefois évoqué des difficultés liées aux accords de Schengen sur la libre-cir­culation des personnes en Europe.

La résolution demande aussi aux Etats d’« empêcher l’entrée ou le transit sur leur territoire » de ces combattants étrangers quand ils seront en possession « d’informa­tions crédibles » sur leurs intentions. Cette disposition pourrait concerner la Turquie, point de passage obligé vers la Syrie pour qui veut rejoindre des groupes armés engagés dans le conflit syrien.

Particulièrement engagée dans la lutte contre l’Etat Islamique, la France a déjà commencé sa propre lutte sur son propre terrain contre les filières de recrutement de djiha­distes. Au courant de la semaine dernière, cinq personnes ont été interpellées dans l’est de la France dans l’enquête sur un réseau qui recrutait des candidats pour le djihad en Syrie. Elles ont été notamment inculpées pour « association de mal­faiteurs en relation avec une entre­prise terroriste » et « financement du terrorisme ». L’enquête a, selon le communiqué du Parquet, confirmé « l’existence d’une filière d’achemi­nement de candidats au djihad en Syrie, et notamment de jeunes filles, en lien avec les membres de la fratrie présents dans ce pays ».

Deux ado­lescentes soupçonnées de vouloir se rendre en Syrie ont d’ailleurs été interceptées samedi par la police de l’air et des frontières à l’aéroport de Marseille (sud), où elles s’apprê­taient à embarquer pour Istanbul. Plusieurs mineurs avaient été inter­ceptés au cours des derniers mois alors qu’ils tentaient de se rendre en Syrie.

930 Français impliqués

Pour mettre un frein à ce phéno­mène, l’Assemblée nationale fran­çaise a adopté la semaine dernière un projet de loi de « lutte contre le terrorisme », qui crée notamment une interdiction de sortie du terri­toire d’un ressortissant français, qui pourra être prise « dès lors qu’il existe des raisons sérieuses de croire qu’il projette des déplace­ments à l’étranger ayant pour objet la participation à des activités terro­ristes (...) ou sur un théâtre d’opéra­tions de groupements terroristes ».

Selon le gouvernement français, environ 930 Français sont impliqués dans des filières vers la Syrie et l’Iraq, un nombre en « augmenta­tion de 74% en 8 mois ». En effet, la France compte le plus grand nombre de djihadistes étrangers combattant en Syrie. Mais elle n’est pas la seule. Selon des données compilées par le journal The Economist, ils seraient plus de 3000 Occidentaux à com­battre aux côtés des djihadistes en Syrie.

Toujours selon The Economist, après la France, vien­nent la Grande-Bretagne, avec 400 ressortissants actuellement en Syrie, puis l’Allemagne avec 270 ressortis­sants, puis la Belgique avec 250 ressortissants. Outre ces Occidentaux, le Soufan Group, un organisme de renseignements basé à New York, estimait en mai 2014 que quelque 12000 combattants issus de 81 pays différents avaient rejoint le djihad en Syrie. Mais ce chiffre pourrait être bien plus important aujourd’hui.

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