En réponse, Téhéran a affirmé qu’il ne souhaitait pas de toute façon y participer. Qui plus est, il a déclaré avoir rejeté une demande de coopération des Etats-Unis contre l’EI. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le guide suprême iranien, Ali Khamenei, sur son site officiel.
« Participer à la conférence-spectacle et sélective de lutte contre le terrorisme de Paris ne nous intéresse pas », a de son côté déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par le site de la télévision d’Etat, à la veille de la conférence. « Ce qui intéresse l’Iran c’est une lutte réelle et non sélective contre le terrorisme dans la région et le monde. Nous allons continuer à soutenir avec force l’Iraq et la Syrie dans leur lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté. Auparavant, plusieurs responsables iraniens avaient critiqué la composition de cette alliance internationale mise en place par les Etats-Unis. « La création d’une coalition antiterroriste par les Etats-Unis avec des pays qui sont les principaux soutiens des terroristes est suspecte », a déclaré le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Shamkhani, en faisant allusion à l’Arabie saoudite et au Qatar. Ce dernier a également accusé Washington de chercher à « violer la souveraineté des Etats, sous prétexte de lutter contre le terrorisme ». L’Iran a aussi exprimé ses doutes sur le « sérieux et la sincérité » de la coalition internationale et sur sa capacité à « s’attaquer aux vraies causes du terrorisme ».
En fait, l’inquiétude principale de Téhéran est que la coalition contre l’Etat islamique ne conduise en fin de compte à frapper la Syrie. A ce sujet, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a lancé une mise en garde contre une intervention militaire américaine en Syrie. « Les Etats-Unis jouent avec le feu dans la région et doivent savoir qu’ils ne peuvent attaquer la Syrie sous prétexte de lutter contre l’Etat Islamique en Iraq et au Levant (EIIL), qui s’appelle désormais Etat Islamique (EI) », a-t-il dit. Et de prévenir : « Les Etats-Unis doivent savoir que s’ils attaquent les Etats de la région (...), plus personne ne pourra contrôler la région et la mèche sera allumée » .
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