Campant toujours sur leurs exigences, Israéliens et Palestiniens ont repris leurs discussions très indécises sur le maintien d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, à quelques heures seulement de l’expiration d’un cessez-le-feu provisoire. Avant de commencer un nouveau round de négociations, les deux côtés se sont montrés intransigeants.
« Nous n’accepterons d’accord sur un cessez-le-feu que s’il y a une réponse concrète à nos besoins sécuritaires», a déclaré dimanche dernier le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Dans l’autre camp, le porte-parole du
Hamas, Sami Abou-Zouhri, a lui aussi insisté :
« Pour obtenir la sécurité, il faut avant toute chose lever le blocus imposé à Gaza depuis 2006 ».
Malgré ces déclarations, les négociations indirectes qui se déroulent au Caire revêtent certains objectifs que les médiateurs insistent à concrétiser. L’objectif essentiel est de parvenir à un accord pour une trêve durable après les énormes dégâts causés par l’offensive « Bordure protectrice » déclenchée par Israël, le 8 juillet dernier, pour neutraliser les capacités militaires du Hamas qui contrôle la bande de Gaza. Les discussions ont repris au Caire après 3 jours d’interruption, mais les analystes croient que la plus grande incertitude règne sur la faculté des délégués palestiniens et israéliens à trouver un accord, surtout sur les questions de la levée du blocus israélien ou la démilitarisation de la bande de Gaza. « Il s’agit des deux raisons pour qu’Israël accepte la signature d’un accord. Tout d’abord, l’Etat hébreu doit réaliser un but essentiel: détruire les tunnels de Gaza et leur infrastructure. Deuxième raison, la communauté internationale doit exercer une forte pression sur l’Etat hébreu pour qu’il accepte de signer une trêve durable», explique Mohamad Gomaa, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire.
Pour encourager le camp palestinien, les donateurs internationaux pour la Palestine se réuniront au Caire, en vue de financer la reconstruction de Gaza dès qu’un accord de cessez-le-feu durable aura été conclu, a annoncé lundi la Norvège. Les bombardements israéliens ont provoqué plusieurs milliards de dollars de dégâts dans un territoire à l’économie déjà exsangue. Les fonds collectés sous l’égide de l’Egypte et de la Norvège seront versés au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a précisé le chef de la diplomatie norvégienne, Boerge Brende, excluant ainsi qu’ils puissent profiter au Hamas.
Sécurité des populations
Oslo exige de nouvelles conditions. « On ne peut attendre de la communauté internationale qu’elle finance encore une fois la reconstruction sans conditions préalables », a affirmé Brende dans un communiqué, tout en appelant à lever le blocus sur Gaza et à assurer la sécurité des populations civiles des deux côtés de la frontière. « Maintenir une population enfermée, et à la limite de la famine, n’assurera pas la sécurité des voisins de Gaza », a expliqué Brende. « Bien sûr, l’Occident encourage les deux camps à sa façon. Souvent, les dons et les aides présentés à l’Etat hébreu sont tacites car la communauté internationale évite les comparaisons entre les deux camps. Si l’Occident a annoncé la reconstruction de l’infrastructure de Gaza, cela veut dire qu’il présentera le double de cette somme à Israël», explique Dr Gomaa.
La guerre entre le Hamas et Israël, qui a débuté le 8 juillet, a provoqué la mort de plus de 2 000 Palestiniens et de 64 soldats israéliens en plus de 10196 blessés, et quelque 365000 Palestiniens ont dû fuir leur domicile. Au moins 16792 maisons ont été totalement ou quasi totalement détruites, ainsi quelque 100000 Gazaouis devront être relogés. Selon des estimations provisoires palestiniennes, la guerre a causé entre 4 et 6 milliards de dollars de dégâts, au minimum, dans la bande de Gaza.
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