C’est après 29 jours du conflit, quelque 1 900 morts et 9 000 blessés qu’une trêve a finalement été conclue à Gaza sous les auspices du Caire. Le
Hamas et Israël ont tous deux annoncé avoir accepté la proposition égyptienne. Mais chaque partie est sur ses gardes.
« Les forces de défense d’Israël seront redéployées sur des positions défensives à l’extérieur de la bande de Gaza et nous maintiendrons ces positions défensives », a déclaré à la presse le lieutenant-colonel Peter Lerner, porte-parole de l’armée israélienne.
Il s’agit en effet d’une trêve de 72 heures seulement. Et ce n’est pas la première annoncée depuis le début de l’offensive israélienne contre Gaza. Si toutes les précédentes ont été rompues, l’engagement pour faire respecter cette trêve semble réel et l’initiative de l’Egypte pourrait produire des résultats, si les parties en lice parviennent à se réunir pour négocier un accord de long terme. D’un côté, les pressions exercées sur les différentes parties sont fortes. De l’autre, il n’est dans l’intérêt ni d’Israël, ni du Hamas, de poursuivre cette guerre.
Du côté d’Israël, et malgré le soutien occidental, notamment américain inconditionnel dont il jouit, Tel-Aviv était de plus en critiqué pour le bombardement de civils. Et plusieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis, ont commencé à durcir le ton à l’égard de l’Etat hébreu, suite à la multiplication de tirs contre des écoles de l’Onu. Aussi, Israël a réalisé une partie de ses objectifs en donnant un coup dur au Hamas et en limitant ses capacités. Voulant passer pour un vainqueur, l’armée israélienne a annoncé, moins d’une heure avant le début du cessez-le-feu, son retrait total de l’enclave, expliquant avoir achevé sa mission de destruction des tunnels.
Du côté du Hamas, le mouvement a été militairement affaibli, même si rien n’est officiellement dit dans ce sens. Aussi, le Hamas entend tirer profit de la situation actuelle pour que la communauté internationale fasse pression sur Israël pour la levée du blocus sur l’enclave palestinienne.
Reste désormais le plus dur, si cette trêve est bel et bien respectée : entamer des discussions entre les différentes factions palestiniennes et Israël pour parvenir à un cessez-le-feu durable.
Lundi, un responsable égyptien a annoncé « que le reste des délégations se rendront au Caire pour de plus amples négociations ». Alors que les Israéliens avaient initialement refusé d’y aller, ils ont finalement confirmé qu’une délégation se rendrait au Caire.
Cela dit, les pourparlers s’annoncent difficiles entre les deux camps aux exigences totalement opposées. Les Palestiniens réclament un retrait des forces israéliennes de Gaza, la fin du blocus israélo-égyptien sur l’enclave et la libération des prisonniers arrêtés en juin dernier durant la traque en Cisjordanie par Israël des assassins des 3 adolescents israéliens, qui a exacerbé les tensions. Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a répondu aux demandes palestiniennes en réclamant le désarmement du Hamas et la démilitarisation de la bande côtière, demandes jusqu’ici rejetées par le mouvement islamiste.
Et, dans les dernières heures précédant l’entrée en vigueur de la trêve, les deux ennemis se sont livrés à une démonstration de leurs forces respectives. Les combattants palestiniens ont lancé des roquettes sur Israël, tandis que l’aviation israélienne menait une série de raids contre plusieurs localités de la bande de Gaza. Une façon de dire que rien n’est encore vraiment joué.
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