Objectif officiel: retrouver les trois Israéliens enlevés en Cisjordanie depuis jeudi dernier. Objectif officieux: montrer le mécontentement israélien suite à la formation d’un cabinet palestinien d’union nationale incluant le
Hamas.
Dans sa plus importante offensive en terre palestinienne depuis 15 ans, l’armée israélienne a arrêté lundi dernier le président du Parlement palestinien et membre du Hamas, Aziz Dweik, à Hébron, en Cisjordanie occupée, et cinq autres députés du Hamas originaires de la ville d’Hébron. « L’armée se concentre sur ceux qui ont participé, ont été impliqués (dans l’enlèvement, NDLR) ou ont des informations sur le lieu où se trouvent les jeunes enlevés », a affirmé dans un communiqué Peter Lerner, un porte-parole de l’armée israélienne. Une référence directe à la responsabilité du Hamas. Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a accusé le mouvement islamiste palestinien de l’enlèvement de ces trois Israéliens. Des accusations rejetées et niées complètement par le Hamas.
Cette dernière arrestation vient à la suite de l’arrestation de 150 Palestiniens depuis l’enlèvement des trois adolescents jeudi 12 juin. Dimanche dernier, l’armée israélienne avait déjà interpellé des dizaines de Palestiniens, en majorité des membres du Hamas, dont le député Hassan Youssef, l’un des fondateurs du mouvement islamiste, et bouclé Hébron, la plus grande ville de Cisjordanie. Un Palestinien a été tué par des soldats israéliens près de Ramallah, en Cisjordanie, alors que l’armée conduisait des recherches pour retrouver les trois Israéliens. Par ailleurs, l’aviation israélienne a bombardé des sites d’activités terroristes et trois dépôts et ateliers d’armes dans la bande de Gaza. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le mouvement Hamas d’être responsable du kidnapping des trois Israéliens.
Le gouvernement palestinien a répondu qu’il n’était pas responsable des zones en dehors du contrôle sécuritaire palestinien et qui sont occupées par des dizaines de colonies.
Réunie à Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, la direction de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a dénoncé une campagne « raciste » et rejeté les « fausses accusations » de M. Netanyahu, estimant que la disparition des trois Israéliens n’était qu’« un prétexte pour étendre la colonisation ».
Israël n’a cessé de dénoncer l’alliance entre le Hamas et l’OLP, dirigée par M. Abbas, depuis la signature de leur accord de réconciliation le 23 avril. Cet accord a donné naissance le 2 juin à un gouvernement d’union palestinien soutenu par le Hamas, mais composé de personnalités indépendantes.
Un porte-parole du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a qualifié les accusations du premier ministre israélien de « stupides ». Israël a aussi fermé les deux principaux points de passage entre Israël et la bande de Gaza pour éviter que les trois disparus puissent être transférés à Gaza.
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