Dimanche, 01 décembre 2024
Al-Ahram Hebdo > Monde Arabe >

Sommet arabo-islamique : Solidarité et unité

Sabah Sabet , (avec Agences) , Mercredi, 13 novembre 2024

Le Sommet arabo-islamique tenu cette semaine à Riyad a souligné la centralité de la question palestinienne. Il a également porté un message d’unité entre les pays arabes et islamiques vis-à-vis de la guerre à Gaza et au Liban.

Sommet arabo-islamique 

Réunis à Riyad pour un sommet consacré à la situation au Moyen-Orient, lundi 11 novembre, les chefs d’Etat de 50 pays membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique se sont mis d’accord pour mobiliser les efforts diplomatiques économiques et humanitaires en faveur de Gaza et du Liban. Dans sa déclaration finale, le Sommet arabo-islamique a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à adopter une résolution contraignante visant à imposer un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et à faciliter d’urgence l’accès à l’aide humanitaire. Le communiqué final indique qu’en premier lieu des droits des Palestiniens figurent le droit à la liberté et à un Etat souverain indépendant dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, ainsi que le droit au retour et à l’indemnisation des réfugiés conformément aux résolutions internationales.

Le sommet de Riyad a également mis en garde contre un élargissement de l’agression contre Gaza et le Liban, ainsi que contre la violation de la souveraineté de l’Iraq, de la Syrie et de l’Iran, qui pourrait se poursuivre « en l’absence de mesures internationales décisives et d’inaction de la part de la communauté internationale ». La déclaration finale réaffirme l’engagement en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté du Liban et condamne les attaques délibérées contre l’armée et les civils libanais, ainsi que contre la force intérimaire des Nations-Unies (FINUL) présente dans le pays.

Condamnant le « génocide » de l’armée israélienne à Gaza, « en particulier dans le nord de la bande » et dénonçant la torture et le « nettoyage ethnique », les dirigeants arabes et musulmans ont adopté la même position vis-à-vis d’Israël. Ils demandent l’interdiction de l’exportation ou du transfert d’armes vers Israël. Le sommet dénonce également les « crimes choquants et horribles » commis par les forces israéliennes à Gaza et réclame l’ouverture d’une enquête internationale indépendante afin que les responsables rendent compte de leurs actes. Les participants ont souligné également la souveraineté palestinienne sur Jérusalem-Est, affirmant que Jérusalem restait une ligne rouge pour les nations arabes et musulmanes.

Plusieurs messages

Bien que ces recommandations soient importantes, leur mise en oeuvre est une tout autre affaire. Le 11 novembre 2023, un sommet avait déjà eu lieu à Riyad sur la guerre à Gaza, mais n’a pas pu arrêter l’agression israélienne. « Le sommet ne va certainement pas changer l’équilibre des forces sur le terrain, mais c’est avant tout un message adressé à la future Administration américaine, qui cherche à mettre un terme à la guerre », a expliqué à Al-Qahera News Mohamed Ezz Al-Arab, expert au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. En effet, le sommet intervient après quelques jours de l’élection de Donald Trump, grand allié d’Israël.

Par ailleurs, un autre message a été révélé pour la première fois lors de ce sommet avec la participation de pays comme l’Iran, la Syrie et la Turquie. Dans une déclaration surprise, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed bin Salman, hôte du sommet de Riyad, a appelé Israël à « respecter la souveraineté territoriale de la République islamique d’Iran » et à « s’abstenir d’attaquer son territoire ». Le prince héritier a d’ailleurs qualifié l’Iran de « République soeur », signe du réchauffement des relations entre les deux puissances du Moyen-Orient, qui ont longtemps soutenu des camps opposés dans la région, notamment en Syrie et au Yémen.

En l’absence de résultats concrets sur le terrain, la position unifiée de tous les participants arabes et musulmans, en laissant de côté les divergences, suscitera un espoir pour une mobilisation massive à l’avenir en faveur de la cause palestinienne et libanaise.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique