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Un sommet, des défis et de l’inertie

Abir Taleb avec agences, Mardi, 25 mars 2014

Depuis 1945, les défis colossaux auxquels la Ligue arabe a dû faire face ont radicalement changé de forme. Mais l’incapacité de l’organisation panarabe à y apporter des solutions efficaces est restée quasiment la même.

A quoi servent les sommets de la Ligue arabe? A rien ou presque, serait-on tenté de répondre. Un constat cruel, près de 70 ans après la fondation de la Ligue des Etats arabes, le 22 mars 1945.

A l’époque, sa création répondait aux exigences du nouvel ordre mondial né de l’après-guerre: formation des deux blocs, décolonisations, naissance du tiers-monde et du non-alignement et émergence de la notion de panarabisme, dont le mentor était l’ancien président égyptien, Gamal Abdel-Nasser.

Entre-temps, que de bouleversements ont touché la région et le monde entier. Des bouleversements auxquels la Ligue n’a pas toujours su s’adapter. Et aujourd’hui, plus que jamais, la Ligue arabe est à l’épreuve des changements régionaux, notamment depuis 2011 et l’avènement des Printemps arabes.

Cette année encore, à l’occasion de la 25e session ordinaire du sommet de la Ligue arabe qui se tient au Koweït, les dirigeants arabes ont pris conscience de l’urgence de développer, voire de réformer leur institution. De là à s’attendre à ce que ce 25e sommet marque un tournant dans l’histoire de la Ligue arabe, le pas est loin d’être franchi.

Pourtant, avant l’ouverture du sommet, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, a parlé d’une « une nouvelle conception relative au développement de la Charte de la Ligue qui fait face à des défis nouveaux », insistant sur « la nécessité pour l’organisation panarabe de franchir un nouveau palier pour pouvoir assumer les responsabilités que lui imposent les transformations que connaît la région arabe ». Avec le but de « renforcer les mécanismes d’action de l’organisation et de restructurer le secrétariat général de manière à pouvoir créer une cour arabe des droits de l’homme et un conseil arabe de la paix et de la sécurité ».

M. Al-Arabi a également évoqué le lancement d’une initiative arabe visant à développer à l’horizon 2025 les échanges commerciaux interarabes, à éradiquer la pauvreté et l’analphabétisme et à réduire les disparités sociales à l’intérieur de chaque pays.

De belles paroles qui attendent d’être concrétisées. Tout comme d’anciennes initiatives, à l’exemple d’un projet de zone de libre-échange entre ses 22 membres, approuvé en 1998 mais dont la mise en oeuvre bute toujours sur des questions douanières. Ou encore le règlement des plaies chroniques de la région, à l’instar de l’éternelle question palestinienne.

La Ligue arabe, c’est 22 pays, 370 millions de personnes, 60% des réserves mondiales de pétrole et plus du tiers de celles de gaz. Mais c’est aussi des dizaines de millions d’individus vivant en dessous du seuil de pauvreté, des pays des plus pauvres du monde comme le Yémen, la Somalie ou le Soudan, des conflits et des guerres civiles. Une organisation au bord de l’implosion.

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