Une centaine de morts. C’est le bilan de la frappe qui a ciblé, samedi 10 août, une école de la ville de Gaza tandis que la veille, une frappe israélienne sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, aura fait au moins une vingtaine de morts. La frappe a visé l’école lors de la prière de l’aube. Elle a été considérée comme un « massacre atroce » par le porte-parole de la Défense civile palestinienne, Mahmoud Bassal, selon lequel l’école a été visée à trois reprises et hébergeait des déplacés et a été largement condamnée par la communauté internationale. Alors qu’Israël a, de son côté, affirmé qu’il ciblait des « terroristes ».
Même argument utilisé pour justifier les attaques lancées contre Khan Younès. Pour la troisième fois depuis octobre dernier, les chars israéliens ont repris, vendredi 9 août, leur invasion terrestre dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, forçant des milliers de Palestiniens à se déplacer et à fuir hors de cette ville. L’Agence humanitaire des Nations-Unies (OCHA) a estimé qu’« au moins 60 000 Palestiniens pourraient être déplacés vers l’ouest de Khan Younès ». L’armée israélienne a annoncé que ses forces avaient de nouveau lancé une vaste opération militaire offensive dans la région de Khan Younès. Le prétexte d’Israël : l’existence d’informations des services de renseignement indiquant la présence de combattants de factions palestiniennes, surtout le Hamas, dans cette zone. Des informations jamais prouvées.
« L’armée israélienne a annoncé l’invasion de Khan Younès par la 98e division composée de forces parachutistes, d’une brigade commando et d’un régiment d’artillerie d’élite. Cette dernière est connue souvent comme le plus violent bataillon de l’armée israélienne. Son but est de détruire Khan Younès. Mais c’est aussi une réponse à la nomination de Yahya Sinwar à la tête du bureau politique du Hamas. Pour Israël, qui veut avant tout élimer les poches de résistance du Hamas, la ville de Khan Younès est le centre de gravité des dispositifs du Hamas », explique Tarek Fahmy, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire.
Avis partagé par Beshir Abdel-Fattah, politologue au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. « Pour Israël, prendre le contrôle de Khan Younès signifie prendre celui de l’ensemble de la bande de Gaza. Cette ville est le fief du Hamas et est supposée abriter les dirigeants de l’organisation. C’est pourquoi Israël veut la détruire. Et si l’Etat hébreu parvient à y faire des avancées, il exercera de fortes pressions sur le Hamas et le poussera à faire des concessions », dit-il.
Toute cette pression sur le terrain intervient alors que la communauté internationale intensifie ses efforts pour une reprise des négociations. Israël a accepté, vendredi, de reprendre le 15 août les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza. Et ce, après que les trois pays médiateurs, l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis, ont appelé à la reprise des discussions indirectes en vue d’une trêve, indiquant qu’un accord-cadre était « maintenant sur la table ».
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