Al-Ahram H
ebdo : L’enlèvement du premier ministre, Ali Zidan, par un groupe armé la semaine dernière, a ravivé les craintes d’un embrasement général en Libye, voire d’un changement de régime ...
Fayez Jibril : Ce qui s’est passé en Libye est contre la légitimité. C’était une façon de provoquer la chute du gouvernement alors que les diverses forces politiques n’ont pas réussi à faire chuter le gouvernement par des voies légitimes.
— Depuis la chute de Kadhafi, les appartenances et les divisions tribales ont été accentuées. Le groupe armé responsable de l’enlèvement du premier ministre appartient-il à une tribu particulière ?
— Non. D’ailleurs, il n’est pas vrai que les appartenances tribales ont cette importance. Les tribus n’ont pas joué de rôle politique significatif depuis l’ère coloniale. A l’époque, elles jouaient un rôle important auprès des populations pour les sensibiliser contre le colonisateur.
Pour le moment, le premier ministre n’a pas révélé quel groupe l’avait enlevé. Cela sera dévoilé une fois que l’enquête aura pris fin.
— Comment expliquez-vous la faiblesse du gouvernement actuel et sa mauvaise gestion des affaires du pays ?
— Depuis l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement, de nombreuses forces politiques ont oeuvré à le faire chuter en entravant ses travaux. Mais ces forces politiques n’ont pas réussi à faire chuter le gouvernement par des voies politiques, c’est-à-dire à travers le Parlement. Depuis, elles lui mettent des bâtons dans les roues, notamment en empêchant la promulgation des lois nécessaires à la relance de l’économie.
— Qu’en est-il des assassinats et des attentats devenus aujourd’hui fréquents en Libye ?
— Il ne faut pas exagérer. La violence que connaît la Libye est inférieure au niveau auquel on s’attendait. Kadhafi ne nous a pas laissé un Etat mais un lourd héritage.
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