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Mona Soliman : La conjoncture actuelle peut paver la voie à une ouverture des pays arabes vis-à-vis de la Syrie

Ines Eissa , Samedi, 18 mars 2023

3 questions à Dr Mona Soliman, politologue, sur l’impact des nouvelles donnes régionales, réconciliation irano-saoudienne, rapprochement syro-turc et conséquences du séisme, sur l’avenir de la crise en Syrie et sur un éventuel retour de Damas dans le giron arabe.

Mona Soliman

Al-Ahram Hebdo : Comment jugez-vous le plan de paix proposé par l’émissaire de l’Onu Geir Pedersen, qui vise à débloquer la situation en Syrie ?

Dr Mona Soliman: Pedersen suggère une nouvelle approche basée sur le principe « étape par étape » qui est certes moins ambitieux, mais qui permettrait, selon son point de vue, de faire des avancées importantes vers la résolution du conflit en Syrie. Ce plan vise à contourner le blocage du travail du comité constitutionnel à Genève qui peine à avancer depuis quelques années. L’émissaire onusien se doit, conformément à son mandat, de faire preuve d’un peu de créativité afin de prouver des alternatives plus réalistes.

— Quel sera l’impact de la réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran sur le conflit en Syrie ?

— La reprise des relations diplomatiques entre les deux pays aura sans doute un effet important non seulement sur le conflit en Syrie, mais aussi au Yémen, au Liban et en Iraq. En effet, une bonne partie des problèmes au Moyen-Orient est due aux ingérences de l’Iran dans les affaires internes des pays arabes. Bien que les termes de l’entente entre les deux pays n’aient pas été publiés, il est bien logique que les Saoudiens aient exigé de l’Iran de calmer le jeu dans la région, notamment en Syrie. Cet apaisement et la conjoncture actuelle peuvent paver la voie à une ouverture des pays arabes vis-à-vis de la Syrie.

— Le rapprochement entre la Turquie et la Syrie, sous les auspices de la Russie, aurait-il lui aussi des conséquences importantes sur la résolution du conflit en Syrie ?

— Ce rapprochement mènerait indubitablement à l’apaisement de la situation, d’autant plus que l’Iran participera la semaine prochaine à une réunion en Russie qui inclut la Syrie, la Russie et la Turquie. Cette réunion a pour but l’élargissement du processus d’Astana auquel Damas ne faisait pas partie. Ceci est important d’autant plus que les négociations dans le cadre d’Astana ont toujours été largement plus productives que les négociations menées dans le cadre de l’Onu à Genève.

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