La tension est montée d’un cran à Gaza. (Photo : AP)
L’armée israélienne et des combattants palestiniens de la bande de Gaza se sont livrés à des affrontements à coups de missile, jeudi 2 février, moins de 36 heures après la visite du secrétaire d’Etat américain, venu plaider pour une désescalade. Les services de secours n’ont fait état d’aucune victime de part et d’autre.
Cependant, les deux parties se rejettent mutuellement la responsabilité de l’escalade. Ainsi, Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a qualifié les frappes israéliennes de « poursuite du cycle de l’agression contre le peuple palestinien » et a accusé le gouvernement israélien et sa politique extrémiste « d’ouvrir grand la porte à une escalade sur le terrain ». L’armée israélienne a prévenu, de son côté, qu’elle tenait le Hamas pour « responsable de toute activité terroriste en provenance de la bande de Gaza », et que le mouvement devrait « payer les conséquences des atteintes à la sécurité d’Israël ».
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben- Gvir, avait lié le premier tir de roquette palestinien à ses déclarations répétées sur la nécessité, à ses yeux, de durcir les conditions des détenus palestiniens dits « de sécurité ». Ce tir « n’entamera pas ma détermination à continuer d’agir pour supprimer les conditions dignes d’un camp de vacances dont bénéficient des terroristes meurtriers », a-t-il déclaré.
Escalade meurtrière
Une semaine auparavant déjà, l’armée israélienne avait mené des frappes contre des infrastructures du mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza, après des tirs de roquettes vers le territoire israélien. Il n’y avait pas eu de victime. Ces échanges de tirs faisaient suite à un nouveau raid militaire israélien dans le nord de la Cisjordanie, ayant fait au moins 9 morts le 26 janvier dans le camp de réfugiés de Jénine. Le 27 janvier au soir, un Palestinien abattait 6 Israéliens et une Ukrainienne à proximité d’une synagogue pendant les prières du début du shabbat à Jérusalem-Est, secteur de la Ville Sainte occupé et annexé par Israël. « L’absence de toute perspective de solution politique basée sur le principe des deux Etats ne laisse aucune autre option aux Palestiniens à part la résistance », explique un diplomate qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter que « la ligne politique déclarée du gouvernement israélien actuel refusant toute négociation sérieuse aggrave la situation ».
Appel au calme
« Toutes les parties doivent prendre des mesures pour empêcher une nouvelle escalade de la violence et rétablir le calme », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, à la fin d’une tournée au Proche-Orient la semaine dernière durant laquelle il a rencontré des responsables israéliens, palestiniens et égyptiens. L’officiel américain a annoncé que des membres de son équipe restaient dans la région pour poursuivre les discussions en vue de prendre des mesures concrètes visant à renforcer la sécurité. « L’Administration américaine actuelle ne semble pas avoir de plan pour relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens », dit le diplomate ayant requis l’anonymat. Et de conclure : « Le président Biden, au pouvoir depuis plus de 2 ans, n’a jamais montré d’intérêt à jouer un rôle dans la cause palestinienne, ce qui affaiblit l’efficacité de toute médiation ».
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