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Menaces d’escalade

Ines Eissa , (avec Agences) , Mercredi, 20 juillet 2022

A l’occasion de la tournée du président américain au Moyen-Orient, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lancé une violente attaque verbale contre Israël.

Menaces d’escalade

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lancé de sévères attaques contre Israël à l’occasion de la première visite du président américain, Joe Biden, au Moyen-Orient. Il a mis en garde contre les tentatives israéliennes visant à empêcher le Liban d’explorer son gaz naturel et son pétrole dans la Méditerranée, affirmant que la « résistance » n’acceptera et ne permettra à personne d’explorer ou de vendre le pétrole et le gaz libanais, quelles que soient les conséquences. Dans un discours télévisé sur les derniers développements politiques, Nasrallah a fait savoir que « si l’option est de pousser le Liban vers l’effondrement et la faim, alors la guerre est beaucoup plus honorable. Et si on empêche le Liban d’explorer son gaz et son pétrole, personne ne peut extraire ou vendre du gaz ou du pétrole, quelles que soient les conséquences ».

Ces propos ont porté des messages clairs, rappelant que le parti chiite s’apprête si nécessaire à une confrontation avec l’Etat hébreu. Un discours qui est jugé par les observateurs comme un soutien à l’Iran face à la mobilisation menée par l’Administration américaine et Israël contre son programme nucléaire.

Nasrallah a considéré que le médiateur américain « n’est pas un médiateur », mais une partie qui travaille au profit d’Israël et fait pression sur la partie libanaise. Il a, de même, souligné que l’occasion est appropriée pendant ces deux mois pour explorer le pétrole et le gaz au Liban. S’adressant aux Libanais, il les a mis en garde contre toute confiance prêtée aux Etats-Unis : « Ne permettez pas aux Américains de vous tromper et de faire perdre le temps », affirmant que la résistance est la seule force que possède le Liban pour obtenir son droit au pétrole et au gaz et sauver le pays.

Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a lié l’escalade verbale du Hezbollah à la tournée du président américain dans la région. « Les Iraniens ont voulu envoyer au leader américain, à travers le Hezbollah, un message selon lequel leurs bras militaires, proches d’Israël notamment, sont capables de faire exploser la situation » dans la région, a-t-il expliqué dans une interview à l’agence locale Al-Markaziya. « Sinon, a ajouté Geagea, pourquoi Hassan Nasrallah a-til changé de ton, à ce moment précis, après avoir répété à plusieurs reprises qu’il se tenait derrière l’Etat dans l’affaire des pourparlers indirects avec Israël au sujet de la délimitation des frontières ? ».

« A mon avis, Nasrallah adresse son discours à l’occasion de la visite de Biden dans la région dans le but de faire une démonstration de force afin de modérer les tendances agressives à l’encontre de l’Iran et de ses bras armés dans la région », explique Ayman Abdel-Wahab, directeur adjoint du Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. Et d’ajouter : « Nasrallah répond aussi par ces propos menaçants aux attaques répétitives contre ses bases militaires en Syrie ». Toutefois, une escalade militaire entre Israël et les Etats-Unis, d’un côté, l’Iran et le Hezbollah, de l’autre, est peu probable à présent, vu les conséquences graves que causerait une guerre au Moyen-Orient, conclut le chercheur.

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