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Mohamed Khamis : « Le maximum que les Palestiniens peuvent obtenir reste insuffisant »

Sabah Sabet avec Agences, Mardi, 10 septembre 2013

3 questions à Mohamed Khamis, chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram et spécialiste de la question palestinienne.

Al-Ahram Hebdo : Peut-on aujourd’hui espérer que la reprise des négociations israélo-palestiniennes pourra aboutir à quelque chose de concret ?

Mohamed Khamis : Tout d’abord, il faut savoir que ces négociations ont repris avec plus de concessions du côté palestinien, car tout simplement les Palestiniens n’ont pas obtenu gain de cause en ce qui concerne leurs demandes, notamment l’arrêt de la colonisation, la reconnaissance des frontières de 1967, le droit de retour, etc. A mon avis, trois scénarios sont envisageables. Le premier est un échec rapide et cela signifie le retour à la politique du fait accompli imposée par Israël. Le deuxième est la poursuite des négociations pour un certain temps, puis un blocage, comme cela a été le cas jusqu’à présent. Le troisième est la réussite de ces pourparlers. Or, le maximum que les Palestiniens peuvent obtenir reste inférieur aux critères d’une paix durable : tout au plus ces pourparlers peuvent aboutir à la création d’un Etat palestinien avec des frontières provisoires. Dans ce cas, il pourra y avoir une sorte d’échanges de terrains entre les deux côtés. Les Palestiniens pourraient bénéficier de certaines mesures visant à rafraîchir l’économie. Par contre, les sujets de Jérusalem et des réfugiés ne seront toujours tranchés.

— Vous dites que les Palestiniens entament ces pourparlers avec des concessions. Cette position de faiblesse n’est-elle pas aussi due à la complexité de la situation régionale ?

— Certainement, le contexte régional a clairement compliqué la donne et ce qui se passe en Egypte et en Syrie est loin de servir le processus de paix. L’éventualité d’une frappe militaire contre Damas a détourné l’attention de la communauté internationale de la cause palestinienne. Et ce manque de soutien international et surtout arabe a laissé les mains libres aux Israéliens qui vont pratiquer la politique du fait accompli pour imposer à la partie palestinienne plus de concessions.

— Qu’en est-il des conséquences des divisions internes, notamment entre le Fatah et le Hamas ?

— Le Fatah et la Hamas ont tous deux perdu une partie de leur popularité. Mais c’est surtout le Hamas qui est le plus grand perdant surtout après la chute des Frères musulmans en Egypte, qui étaient un allié de poids au Hamas. Aujourd’hui, le Hamas ne tient plus les ficelles du jeu comme avant, et son influence dans le jeu politique a nettement baissé. Cela peut se traduire par des actes de violences commis contre Israël. De telles actions militaires peuvent entraver les négociations de paix.

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