Elle est à l’origine de bien des maux au Liban, la prédominance du Hezbollah sur la vie politique. A l’extérieur, comme en témoigne la crise avec Riyad, et à l’intérieur, comme en témoignent les soubresauts de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth.
Jeudi 4 novembre, et pour la 3e fois, le juge d’instruction Tarek Bitar, chargé de l’enquête, a été contraint de suspendre ses investigations à la suite d’un recours en récusation déposé par un ancien ministre qui refuse de comparaître devant lui.
Visé par d’intenses pressions par le Hezbollah et ses alliés qui l’accusent d’être politisé et qui exigent sa récusation, Bitar a déjà été contraint de suspendre son travail à deux reprises, en septembre et en octobre derniers.
Si les deux premières fois, le système judiciaire libanais a donné raison au juge face aux responsables politiques qui ont déposé des recours contre lui, afin d’échapper à ses convocations, le magistrat risque fort cette fois d’être définitivement écarté de l’enquête. Car, selon les médias libanais, la chambre civile de la Cour d’appel de Beyrouth, chargée d’étudier le recours en récusation contre Tarek Bitar, est présidée par un magistrat qu’ils décrivent comme proche du mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah. Quant à l’enquête, elle restera au point mort. Et la pression du Hezbollah se poursuivra.
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