Depuis avril 2019, personne n’avait entendu parler de lui. Lorsqu’il a jeté l’éponge suite à la pression de la rue, l’ancien président algérien, Abdelaziz Bouteflika, s’est retranché dans la solitude de sa résidence médicalisée. Son nom a été cité à nouveau vendredi dernier, mais pour que sa mort soit annoncée. Bouteflika (84 ans) a été inhumé dimanche 19 septembre au carré des martyrs du cimetière d’El Alia à Alger, réservé aux héros de la guerre d’indépendance. Celui qui fut pendant 20 ans président de l’Algérie (1999-2019) fut omniprésent dans la vie politique algérienne durant des décennies. L’AVC qu’il a subi en 2013 et la dégradation de sa santé lui ont été fatals : malgré son état de santé, il décide de briguer un 5e mandat en 2019. Face au mécontentement de la rue et au mouvement du Hirak, il se retire.
En 1999 pourtant, à son arrivée au pouvoir, il est perçu comme un sauveur et parvient en effet à rétablir la stabilité en Algérie, après deux décennies de troubles. Sa carrière politique, il l’a commencée très jeune. Bouteflika rejoint dès 19 ans l’Armée de libération nationale qui combat la puissance coloniale française. A l’indépendance, en 1962, il est, à 25 ans, ministre des Sports et du Tourisme, avant d’hériter un an plus tard du portefeuille de la Diplomatie, qu’il conserve jusqu’en 1979, puis se retire pendant une vingtaine d’années. Mais l’image de ce ministre beau-parleur et hyperactif a laissé place à celle d’un président vieillard et reclus en son palais. « Je suis l’Algérie tout entière », lançait en arrivant au pouvoir celui dont le destin se confondra toujours avec l’histoire contemporaine de son pays.
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