Une nouvelle flambée du dollar face à la livre libanaise sur le marché noir a poussé des milliers de Libanais à redescendre dans la rue, samedi 13 mars. A Beyrouth et dans tout le pays, des manifestants en colère ont bloqué des routes à l’aide de pneus enflammés et de bennes à ordures. Quelques affrontements ont éclaté dans la capitale. Une nouvelle vague de protestations qui intervient dans un contexte de crise économique et financière sans précédent dans l’histoire du Liban : la semaine dernière, la livre libanaise a connu une nouvelle dégringolade, le billet vert frôlant les 11 000 livres, contre un taux officiel maintenu à 1 507 livres pour un dollar. Autre catastrophe, le pays risque d’être plongé dans le noir d’ici à la fin du mois. C’est ce qu’a déclaré le ministre sortant de l’Energie et des Ressources hydriques, Raymond Ghajjar, qui s’est montré très pessimiste au sujet des mois à venir. Il aurait ainsi informé le président libanais des pressions auquel le secteur de l’énergie fait actuellement face pour tenter d’éviter un black total : plus d’électricité publique ni de générateurs prochainement si des fonds pour financer le fioul ne sont pas mis à disposition. Côté politique, ce n’est pas mieux. Le blocage et les différends politiques empêchent toujours la formation d’un gouvernement, attendue depuis sept mois et retardée par des marchandages interminables sur la répartition des portefeuilles. D’où l’appel des contestataires à un gouvernement de transition pour faire face à l’effondrement économique du pays mais aussi la justice dans l’explosion du port de Beyrouth en août dernier. Son rôle sera pourtant crucial pour le pays en faillite, car il devra enclencher des réformes réclamées par la communauté internationale pour débloquer toute aide financière.
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