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Vers une issue à la crise dans le Golfe ?

Maha Salem avec agences, Mercredi, 09 décembre 2020

L’Arabie saoudite et le Qatar ont annoncé des avancées dans la résolution du conflit diplomatique les opposant. Le Koweït intensifie ses efforts de médiation pour mettre fin à la crise.

Après trois ans de rupture, les pays rivaux dans la crise du Golfe, le Qatar et l’Ara­bie saoudite, ont annoncé, vendredi 4 décembre, des progrès dans la résolution de cette guerre diplomatique opposant le petit émirat au puissant royaume et à trois de ses alliés arabes. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal bin Farhan Al Saoud, a indiqué qu’un « accord final était à portée de main ». « Je suis quelque peu opti­miste sur le fait que nous sommes proches de finaliser un accord entre toutes les nations en litige », a de son côté déclaré le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmed Nasser Al-Mohammed Al Sabah, dont le pays mène les efforts de médiation. Il a précisé que toutes les parties avaient expri­mé leur volonté de conclure un « accord final » lors des récentes « discussions fruc­tueuses » auxquelles ont pris part les Etats-Unis. A cet égard, le secrétaire d’Etat améri­cain, Mike Pompeo, a déclaré qu’ « il est temps que ce conflit soit résolu », depuis Bahreïn, où il assistait à une conférence sur la sécurité régionale. Auparavant, le gendre et conseiller du président américain sortant Donald Trump, Jared Kushner, avait abordé la question et poussé à des avancées lors d’une visite, mercredi 2 décembre au Qatar. Kushner s’est également rendu en Arabie saoudite.

Côté qatari, le ministre des Affaires étran­gères, cheikh Mohammed bin Abdul-Rahman Al Thani, a laissé entendre que des « progrès légers » existent pour résoudre cette crise. « L’unité du Golfe est très importante pour la sécurité de la région. Cette crise inutile doit se terminer sur la base du respect mutuel », a-t-il dit.

La semaine dernière, le 40e sommet du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) s’est tenu à Riyad avec, pour la première fois, une invitation officielle faite à l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Thani. Certes, ce der­nier ne s’est pas présenté à ce sommet, mais des observateurs ont vu déjà dans l’invitation adressée par le roi Salmane d’Arabie saou­dite à l’émir du Qatar un nouveau signe d’apaisement dans la foulée des déclarations du chef de la diplomatie qatari évoquant des progrès.

Autre événement qui a pu laisser penser que les relations sont sur la voie du réchauf­fement : le Qatar vient d’accueillir la Coupe du Golfe de football à laquelle ont participé les sélections saoudienne, émiratie et bahreï­nie, pour la première fois depuis le gel des relations avec Doha. En juin 2017, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l’Egypte ont rompu leurs liens avec le Qatar, accusé de soutenir des mouvements islamistes — ce qu’il nie — et de se rapprocher de l’Iran. Les quatre capitales avaient exigé la satisfaction par Doha de 13 demandes, dont la fermeture de la télévision Al-Jazeera et d’une base mili­taire turque, ainsi qu’une révi­sion des liens avec l’Iran. Doha continue de justifier son refus en estimant que ces conditions violaient sa souveraineté. Cette semaine, le Qatar a répété qu’il était prêt à engager des négo­ciations sans condition préa­lable, mais n’a pas publique­ment accepté de faire des com­promis au sujet de ces 13 conditions.

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