Déclaré vainqueur, vendredi 13 décembre, de la présidentielle en Algérie, le septuagénaire Abdelmadjid Tebboune a fait carrière au sein de l’appareil d’Etat algérien, notamment au côté d’Abdelaziz Bouteflika qui en fera très brièvement son premier ministre, avant une brutale disgrâce. Il est le premier président de l’Algérie à ne pas être issu des rangs des anciens combattants de la guerre d’indépendance contre le pouvoir colonial français (1954-1962). Agé de 74 ans, il est toujours membre du Comité central du Front de Libération Nationale (FLN), l’ancien parti unique.
Considéré par ses détracteurs incarnant le « système », conspué par les manifestants du Hirak, notamment la jeunesse, M. Tebboune a fait ses classes dans l’administration préfectorale avant d’enchaîner les postes de wali (préfet) dans les années 1980, sous le règne du parti unique. Il devient en 1991, une petite année, ministre délégué aux Collectivités locales sous la présidence du colonel Chadli Bendjedid, puis disparaît de la scène politique. Tout juste élu président en 1999, l’ancien président Abdelaziz Bouteflika le fait sortir de sa retraite anticipée et en fait son ministre de la Communication, avant de lui confier d’autres portefeuilles jusqu’en 2002. Il est ensuite rappelé au gouvernement en 2012 par M. Bouteflika puis obtient la consécration en mai 2017 en devenant premier ministre. Il sera le plus bref premier ministre de l’histoire algérienne, limogé au bout de moins de trois mois après s’être attaqué aux oligarques gravitant dans l’entourage du chef de l’Etat, attributaires de gigantesques marchés publics et dont la plupart sont aujourd’hui emprisonnés dans des dossiers de corruption présumée .
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