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Le pétrole alimente les tensions

Maha salem avec agences, Mardi, 02 juillet 2013

Une série d'accords sur la sécurité et le pétrole entre le Soudan et le Soudan du Sud est mise à mal, car Juba est accusé de soutenir les rebelles au Nord avec les revenus de l'or noir. Mais l'issue de la crise devrait être positive.

Après des déclarations de Khartoum menaçant d’arrêter le transit de pétrole sud-soudanais sur son sol, le vice-président sud-soudanais, Riek Machar, a rencontré samedi dernier le président soudanais Omar Al-Béchir pour apaiser les tensions.

Accompagné par une délégation officielle, Riek Machar a exprimé que cette question serait réglée dans quelques jours. Partageant le même avis, le ministre soudanais de l’Information, Ahmed Bilal Osmane, a déclaré : « Le Soudan est optimiste à propos de cette visite. Cette rencontre a pour but de trouver une solution aux problèmes qui entravent l’amélioration des relations entre le Soudan et le Soudan du Sud », a précisé Osmane.

Une cargaison de pétrole sud-soudanais avait recommencé à être exportée depuis le Soudan, après une interruption de plus d’un an, due à la montée des tensions entre les deux pays, en particulier autour du partage des recettes et du coût du transit. Un accord signé en mars avait relancé le transit de pétrole en direction du terminal pétrolier de Port-Soudan sur la mer Rouge, mais le 8 juin, Béchir avait exigé la fermeture de l’oléoduc affirmant que Khartoum ne permettra pas que les revenus pétroliers du Sud soient utilisés pour soutenir des rebelles contre le Soudan.

Une information démentie par le gouvernement sud-soudanais tout en niant toute forme de soutien aux rebelles, ses anciens alliés pendant la guerre civile qui a abouti à la partition du Soudan.

En plus, le ministre du Pétrole sud-soudanais, Stephen Dieu Dau, a indiqué que son pays se plierait à la décision de Khartoum, qu’il qualifie de politique. Si elle est véritablement mise en oeuvre, ce dont doutent les diplomates, car l’économie soudanaise souffre sans les commissions versées par le Soudan du Sud, le blocage pourrait affecter des acheteurs asiatiques comme le chinois CNPC, l’indien ONGC Videsh ou le malaisien Petronas, qui exploitent des gisements dans les deux pays. Depuis la sécession du Soudan du Sud en juillet 2011, Khartoum a perdu 75 % de sa production pétrolière.

Le Soudan du Sud, que des décennies de guerre civile ont dans le passé opposé à Khartoum, a acquis son indépendance en juillet 2011. Depuis, les deux pays s’accusent mutuellement de soutenir des insurrections. Ce pays enclavé a hérité de 75 % des réserves de pétrole lors de la partition, mais dépend encore des infrastructures soudanaises pour exporter le brut. Le Fonds Monétaire International (FMI) a estimé en mai que l’économie soudanaise gagnerait près de 380 millions d’euros cette année et plus d’un milliard en 2014 si un accord sur le pétrole était mis en place. Ces chiffres prennent en compte le coût du transit et le manque à gagner des ressources qui reviennent désormais au Soudan du Sud. Le gouvernement de Juba, qui dit avoir renoncé à 98 % de ses recettes budgétaires en stoppant entre janvier 2012 et avril 2013 sa production de brut, pourrait gagner plusieurs milliards si une entente était trouvée .

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