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Algérie : La difficile mise en place de la transition

Abir Taleb avec agences, Mardi, 19 mars 2019

Le premier ministre algérien, Noureddine Bedoui, et son adjoint, Ramtane Lamamra, ont entamé des consultations pour la formation du nouveau gouvernement, première étape de la transition proposée par Bouteflika.

Au rejet du 5e mandat du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a succédé depuis plus d’une semaine chez les Algériens le refus de la prolongation du 4e mandat du président en exercice. De grande ampleur, les manifesta­tions du vendredi 15 mars ont été comme un désaveu pour les propositions du président algérien. Malgré cela, le pouvoir semble déterminé à aller au bout de sa démarche. Aucun commentaire n’a été fait sur les marches du 15 mars. Et pendant que le mouvement se poursuit quasi quotidiennement, se poursuivent aussi les pas pour le changement tel que voulu et annoncé par Abdelaziz Bouteflika.

A l’extérieur, Ramtane Lamamra a entamé mardi 19 mars une tournée étrangère en quête de soutien de la com­munauté internationale à la feuille de route proposée par Abdelaziz Bouteflika. Une tournée entamée en Russie, et qui le mènera ensuite en Italie, en Allemagne et enfin en Chine. A l’intérieur, le nouveau premier ministre algérien, Noureddine Bedoui, ainsi que le nouveau vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a entamé ses consultations en vue de former un gouvernement de « compétences nationales » qui reflétera la démographie de l’Algérie, comme l’a rapporté dimanche l’agence de presse officielle APS. Le nouveau gouverne­ment comptera dans ses rangs des experts sans affiliation politique, rapporte l’APS citant une source officielle. L’objectif est « de montrer la volonté d’établir un gouver­nement de large ouverture », ajoute cette source. Mais trouver de « nouvelles têtes », dans le contexte actuel, risque de s’avérer ardu. Qu’est-ce qu’un « jeune techno­crate » aurait à gagner en se commettant avec un pouvoir honni, au sein d’un gouvernement dont la durée de vie sera « courte », selon l’aveu même du premier ministre ?

Toute la question est de savoir si un rajeunissement du gouvernement sera suffisant pour désamorcer la contesta­tion. Les manifestants réclament un changement radical, le régime, lui, veut un changement dans la continuité, sous contrôle, pour éviter tout dérapage. En plus de la réaction de la rue, le nouveau premier ministre peine à convaincre les acteurs de l’opposition traditionnelle. Tous les partis, toutes tendances confondues, ne sont pas favorables aux propositions du pouvoir. Ils réclament, eux aussi, le départ du président Bouteflika à la fin de son mandat et la dési­gnation d’un gouvernement d’union nationale.

Et maintenant ? Devant le double rejet de la rue et de l’opposition, le pouvoir se trouve-t-il dans une véritable impasse ? Encore une fois, les jours à venir seront déci­sifs. Les manifestants se préparent à retourner dans la rue. Une date sera décisive, celle du 27 avril prochain, date officielle de l’achèvement du mandat du président algé­rien. Certains disent déjà qu’au-delà de cette date, sa présence à la tête de l’Etat sera inconstitutionnelle.

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