L'armée syrienne libre attend toujours l'armement américain.
(Photo: Reuters)
Le conflit syrien a dominé la première journée du sommet du G8 lundi dernier. Essayant de trouver une issue à la crise syrienne, la communauté internationale tente de jouer sur tous les plans. D’une part, les Etats-Unis ont annoncé la livraison des armes aux rebelles. D’autre part, une conférence de paix pour la Syrie est prévue pour juillet afin de trouver une solution politique au conflit.
Après des semaines d’hésitations, Washington a affirmé que le régime syrien avait utilisé des armes chimiques et franchi la ligne rouge fixée il y a des mois par le président Barack Obama. Des affirmations « douteuses » selon Moscou. Les Etats-Unis se sont engagés à doper leur aide à une opposition armée syrienne mal en point face aux forces de Damas épaulées par des combattants du Hezbollah et d’Iran, et équipées d’armements russes.
Washington a évoqué un soutien militaire direct au Conseil suprême militaire de la rébellion, mais a refusé d’entrer dans les détails. De prochaines livraisons d’armes sont cependant probables, elles viendraient militariser un peu plus le conflit meurtrier tout en laissant planer le doute sur une éventuelle récupération de ces armes par des groupes liés à Al-Qaëda. La Maison Blanche a toutefois rejeté dans l’immédiat l’idée d’imposer une zone d’exclusion aérienne en Syrie.
Suite aux déclarations américaines, la Russie a affirmé que le président Assad, fort de l’avancée de ses troupes sur le terrain, n’avait pas besoin de recourir à de telles armes.
Pour soutenir les Américains, des représentants de pays qui soutiennent l’opposition syrienne ont rencontré à Istanbul son principal chef militaire, le général Selim Idriss, pour évoquer de possibles livraisons d’armes à la rébellion.
« Au cours des prochains jours, il va y avoir plusieurs réunions entre le Conseil suprême des forces armées (SMC) et différents pays pour comprendre les différents besoins du SMC et commencer à réellement répondre à certains de ses besoins », a déclaré un porte-parole de la Coalition nationale de l’opposition syrienne, Khaled Saleh, faisant allusion à un soutien logistique, financier et militaire du clan anti-Assad.
Les pays occidentaux, soutien indéfectible de l’opposition au président syrien, se sont jusque-là officiellement refusés à franchir le pas de la livraison d’armes aux combattants rebelles, par crainte de les voir tomber entre les mains de leurs éléments islamistes les plus radicaux. Mais la récente avancée militaire des forces de Damas, appuyées par le mouvement chiite libanais du Hezbollah, les a contraints à réétudier dans l’urgence cette possibilité pour éviter que leurs alliés ne perdent trop de terrain. Les pays européens ont levé fin mai leur embargo sur les armes mais se sont engagés à surseoir à toute livraison jusqu’au 1er août.
Cependant, la rencontre avec le chef d’état-major de l’Armée Syrienne Libre (ASL), le général Idriss, un ancien ingénieur militaire qui a fait défection en 2012, a changé la position de la partie pro-rebelles de la communauté internationale. Le général Idriss est en effet considéré comme un interlocuteur fiable par les Occidentaux.
Le Hezbollah dénonce le complot occidental en Syrie
« Le Hezbollah chiite libanais, qui participe aux combats en Syrie auprès du régime du président Bachar Al-Assad, va rester impliqué dans le conflit », a annoncé son chef Hassan Nasrallah.
« Avant Qousseir, c’est comme après Qousseir. Rien n’a changé », a déclaré M. Nasrallah, en référence à la ville syrienne reconquise le 5 juin par l’armée grâce à l’aide déterminante de son mouvement, allié indéfectible du régime.
Selon Nasrallah, il s’agit d’un complot organisé par les pays arabes contre la Syrie. « Pour stopper ce complot très dangereux, nous sommes prêts à tous les sacrifices et à assumer toutes les conséquences », a-t-il lancé sur un ton de défi, après la condamnation de cette intervention par de nombreux pays arabes.
Damas qualifie de complot ourdi par l’étranger le conflit ayant fait au moins 93 000 morts selon l’Onu depuis la mi-mars 2011. Le conflit en Syrie divise profondément les Libanais entre partisans et opposants du président Bachar Al-Assad et exacerbe les tensions confessionnelles. La majorité des chiites dans ce pays sont favorables au régime, tandis que les sunnites soutiennent l’opposition.
Le chef du Hezbollah a mis en garde contre les dissensions confessionnelles entre sunnites et chiites. Il a défendu une nouvelle fois l’intervention du Hezbollah, arguant, comme le soutient Damas, qu’une « guerre mondiale » est menée contre la Syrie.
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