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A Gaza, un vrai cercle vicieux

Abir Taleb avec agences, Mardi, 24 juillet 2018

Le calme est revenu dans la bande de Gaza après un nouveau pic de violences. Mais la prudence est de mise et l’Onu appelle à éviter un nouveau conflit dévastateur.

Une escalade subite, suivie d’un calme précaire, puis d’une autre escalade, puis d’un autre retour au calme. Tel est le scénario que vit depuis plusieurs semaines la bande de Gaza, où Israël et le Hamas sont à couteaux tirés.

Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a ainsi appelé, samedi 21 juillet, Israéliens et Palestiniens à éviter « un nouveau conflit dévastateur », après le nouveau pic de violence de la veille qui a coûté la vie à 4 Palestiniens et un soldat israélien. « Il est impératif que toutes les parties s’éloignent urgemment du risque d’un nouveau conflit dévastateur. J’encourage toutes les parties à travailler avec l’Onu, notamment mon coordinateur spécial Nickolay Mladenov, pour trouver une issue à cette situation dangereuse. Toute nouvelle escalade mettant en danger les vies de Palestiniens et d’Israéliens aggrave la catastrophe humanitaire à Gaza et sape les efforts actuels pour améliorer les conditions de vie et aider à un retour de l’Autorité palestinienne à Gaza », dit le secrétaire général des Nations-Unies.

Cette mise en garde intervient au lendemain d’une nouvelle journée entachée de violences. Et comme d’habitude, Israël, par la voix de son ambassadeur auprès de l’Onu, Danny Danon, a fait porter la responsabilité des violences au Hamas.

Depuis, le cessez-le-feu avec Israël annoncé par le Hamas est globalement respecté dans la bande de Gaza et, bien qu’Israël n’ait pas confirmé l’accord de cessez-le-feu, les bombardements sur Gaza ont cessé. Aussi, aucun tir de roquette palestinien vers Israël n’a été rapporté, selon des sources israéliennes et palestiniennes.

Les craintes demeurent donc. Un responsable du Hamas cité par l’AFP et s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a souligné que les cerfs-volants et ballons incendiaires, lancés depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien et ayant mis le feu ces dernières semaines à plus de 2 600 hectares, n’étaient pas inclus dans l’accord. Ce qui laisse présager de nouvelles ripostes israéliennes, et donc, un retour à la case départ. En effet, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a multiplié ces derniers jours les menaces d’une opération de grande envergure si le Hamas ne met pas fin au lancement de ces engins incendiaires. Certains parlent déjà d’une réoccupation de Gaza ...

Autre élément inquiétant, le ministère israélien de la Défense suspend toujours les livraisons de fioul et de gaz via Kerem Shalom, le seul point de passage de marchandises entre Israël et l’enclave palestinienne. La semaine dernière, Israël avait annoncé la fermeture de ce point de passage pour nombre de marchandises, le Hamas dénonçant un « crime contre l’humanité ». Israël a aussi réduit la zone maritime ouverte aux pêcheurs de Gaza. Le renforcement de ce blocus intensifie la pression sur le Hamas dans un territoire où quelque 80 % des deux millions d’habitants sont tributaires d’une aide, selon la Banque mondiale. Tous les éléments d’une possible explosion sont donc réunis.

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