Les forces iraqiennes expriment leur joie après leur victoire contre Daech.
(Photo :AFP)
Cinq ans après son implantation en Syrie et en Iraq, Daech est sur le point d’être éradiqué. Dimanche 24 septembre, le commandant de l’opération de la libération de la ville de Hawija, l’un des derniers bastions des djihadistes en Iraq et une des premières zones contrôlées par l’organisation en 2014, a annoncé l’achèvement de la première phase de la libération de cette ville située à environ 200 km au nord-est de Bagdad, la capitale. Selon des sources officielles, les forces de la police fédérale, de l’armée et les milices chiites ont achevé leur fonction de la première phase de la libération de Hawija. Toute la côte gauche de la ville a été ainsi libérée. Une victoire qui s’ajoute à d’autres qui ont eu lieu ces derniers mois contre Daech dans les territoires iraqiens, qui sont au point d’être complètement libérés.
En Syrie aussi, la guerre contre Daech se poursuit avec force. Malgré l’annonce dimanche de la mort d’un général russe lors d’un bombardement de Daech près de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie, l’offensive contre l’organisation terroriste pour libérer cette ville se poursuit sans relâche. D’ailleurs, l’alliance anti-djihadiste soutenue par Washington en Syrie a annoncé samedi avoir chassé Daech d’une importante usine de traitement de gaz dans la province de Deir Ezzor. Cette usine était, avant la guerre, la plus importante usine de traitement de gaz dans le pays, avec une capacité de 13 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour, selon le Syria Report, un magazine économique en ligne. Elle est tombée aux mains des rebelles en 2012 puis aux mains de Daech en 2014. « Les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) (...) sont parvenues à contrôler l’usine de gaz de Conoco dans le nord de la province de Deir Ezzor après deux jours de combats contre Daech », a indiqué un communiqué publié samedi.
Dernière province aux mains de l’organisation terroriste en Syrie, Deir Ezzor fait l’objet de deux offensives séparées contre l’organisation djihadiste : l’une menée par les troupes de Bachar Al-Assad appuyées par l’aviation et les conseillers militaires russes ; l’autre par les Forces démocratiques syriennes soutenues par les Etats-Unis. L’armée syrienne a brisé début septembre le siège qu’imposaient les djihadistes depuis près de trois ans sur une partie de Deir Ezzor. Elle contrôle désormais la plus grande partie de la ville et tente de chasser l’organisation de ses derniers quartiers.
Province riche en pétrole et frontalière de l’Iraq, Deir Ezzor concentre toutes les attentions, et donc selon les observateurs, sa libération est un vrai tournant dans la guerre contre Daech. Attaquée sur tous les fronts, sa reprise n’est qu’une question de temps, mais son avenir n’en est pas moins incertain. « L’armée syrienne est la plus avancée pour reprendre Deir Ezzor, mais il est pour le moment difficile de connaître la résistance de Daech sur le terrain », explique Eberhard Kienle, directeur de recherche au CNRS (Centre National des Recherches Scientifiques, France), cité par le journal français La Croix. Bientôt, ce sont les combattants de Daech qui vont, à leur tour, se retrouver encerclés dans les dernières poches qu’ils contrôlent encore.
Résurgence en Libye ?
Or, si la victoire contre Daech en Iraq et en Syrie semble imminente, il n’en est pas de même dans d’autres pays comme la Libye. Cette dernière risque d’être le nouveau terrain de confrontation avec Daech. C’est ainsi que pour la première fois depuis l’investiture du président Donald Trump, l’armée américaine a mené dimanche six frappes de précision en Libye visant le groupe djihadiste. Selon un communiqué du Commandement américain pour l’Afrique (Africom), ces bombardements, qui ont visé vendredi dernier un camp de Daech situé à environ 240 km au sud-est de la ville de Syrte, sur la côte méditerranéenne, ont tué 17 combattants. Ce camp était utilisé par des combattants pour des opérations à l’intérieur et à l’extérieur du pays et servait à stocker des armes, a précisé le communiqué.
Ces frappes sont les premières annoncées par Washington depuis l’investiture de Trump, le 20 janvier. Les dernières avaient eu lieu quelques jours avant que Barack Obama ne quitte la Maison Blanche. Elles visaient déjà la région de Syrte et avaient tué « plus de 80 djihadistes », selon le Pentagone.
En fait, depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices, alors que deux autorités se disputent le pouvoir. D’un côté, le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. De l’autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l’est du pays avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar. Le groupe djihadiste avait profité du chaos pour s’implanter à Syrte en juin 2015. Le GNA a assuré avoir repris le contrôle de la cité en décembre 2016, avec le soutien aérien de l’armée américaine. « Alors que la Libye a fait des progrès considérables contre Daech, notamment en délogeant ses combattants de Syrte l’année dernière, les terroristes ont tenté de tirer parti de l’instabilité pour créer des refuges dans certaines parties du pays. Si on ne s’en occupait pas, ceci aurait permis à cette organisation terroriste violente de fomenter des attentats contre l’Amérique, nos alliés et les intérêts américains dans le monde », a indiqué l’Africom dans son communiqué.
Lien court: