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Sahara occidental : Une tournée aux maigres résultats

Abir Taleb avec agences, Mardi, 02 avril 2013

L’envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental, Christopher Ross, achève, ce mercredi et sans grande avancée, une visite dans la région.

Cela fait des années que le conflit du Sahara occidental est oublié, gelé, dans l’impasse. Et les différentes missions de Christopher Ross, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, au cours de ces dernières années, passaient presque inaperçues. A l’origine, ce conflit est l’otage d’un affrontement entre deux puissances, l’Algérie et le Maroc, qui, depuis trentesept ans, s’efforcent d’élargir leur influence au-delà de leurs frontières héritées de la période coloniale. La population sahraouie est aux prises entre l’enclume marocaine qui a fait le choix stratégique de l’annexion du territoire cédé par l’Espagne en 1976 et le marteau algérien qui, inflexible, exige, comme le droit international l’autorise depuis le plan de paix de l’Onu, un référendum sur l’autodétermination.

Or, aujourd’hui, la question ne se limite plus désormais à ces deux seuls protagonistes et une nouvelle donne s’est ajoutée au problème sahraoui : le conflit au Sahel. « La situation très grave dans la région du Sahel et son voisinage exige une solution rapide de cette crise du Sahara occidental, plus qu’à tout autre moment », a ainsi déclaré Christopher Ross, actuellement en tournée dans la région. En effet, des groupes liés à Al-Qaëda sévissent depuis plusieurs années dans les pays de la bande sahélo-saharienne. Et, si l’intervention franco-africaine, qui a débuté le 11 janvier, a chassé en partie du nord du Mali ces groupes, des informations font état de la présence à leurs côtés de militants du Front Polisario, mouvement qui combat pour l’indépendance du Sahara occidental.

Pourtant, dans les faits, rien ne change véritablement même si l’on s’accorde à dire que le statu quo est devenu inacceptable. Le Maroc propose toujours une large autonomie pour la région, mais ce plan est rejeté par le Polisario, soutenu par l’Algérie et qui milite pour un référendum d’autodétermination.

« Appel fraternel »

N’ont pas changé non plus les tensions et les diatribes entre le Maroc et l’Algérie à ce sujet. Récemment, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’office des Nations-Unies à Genève, Omar Hilale, a lancé un « appel fraternel à l’Algérie afin de s’impliquer sincèrement dans la recherche d’une solution politique consensuelle » à ce conflit. Cet appel a suscité la colère d’Alger.

« A travers son intransigeance, le Maroc veut pérenniser le statu quo, à défaut de faire prévaloir sa thèse de l’autonomie, au mépris de la légalité internationale », a déclaré un responsable au ministère des Affaires étrangères. Le même responsable rappelle les efforts déployés par l’Algérie pour trouver une solution au problème du Sahara occidental dans le cadre de la légalité internationale.

« L’Algérie n’a pas récusé les bons offices de l’ambassadeur Ross », contrairement au Maroc, et « elle coopère pleinement avec les Nations-Unies afin que le statut final de ce territoire non autonome puisse être réglé par l’exercice légitime du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, tel que prévu dans les résolutions du Conseil de sécurité et défini dans celles de l’Assemblée générale ».

Ainsi, malgré les appels à une solution rapide, rien n’apparaît à l’horizon. M. Ross a simplement estimé que sa tournée dans la région lui permettrait de « présenter un bilan au Conseil de sécurité des Nations-Unies en avril ».

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