Roquettes, obus et barils d’explosifs s’abattent depuis plus d’une semaine dans ces quartiers de la deuxième ville de Syrie, principal front du conflit syrien. Depuis mardi 15 novembre, ce sont près d’une centaine de civils qui ont péri dans les bombardements du régime de Damas sur l’est d’Alep, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH). «
Quasiment aucun quartier d’Alep-Est n’a été épargné par les bombardements du régime aujourd’hui », a déclaré Rami Abdel-Rahmane, directeur de l’OSDH, cité par l’
AFP. La journée du samedi 19 novembre a été la plus catastrophique avec une pluie de bombardements qui ont fait au moins une trentaine de morts et qui ont plongé les 250000 habitants qui résideraient encore dans les quartiers Est dans une situation de plus en plus dramatique: hôpitaux et écoles ont aussi dû fermer leurs portes après la destruction de l’un des derniers hôpitaux encore en service.
Une intensification des raids qui a suscité l’indignation de l’Occident. Les Etats-Unis ont condamné « avec la plus grande fermeté les terribles attaques contre des installations médicales et les travailleurs humanitaires » à Alep-Est, a déclaré, depuis Lima, la conseillère américaine à la sécurité nationale, Susan Rice. « Les Nations-Unies sont extrêmement attristées et horrifiées par la récente escalade des violences dans plusieurs régions de Syrie », ont déclaré de leur côté samedi deux responsables de l’Onu, plaidant pour un accès immédiat à Alep-Est. Et à Berlin, les principaux dirigeants européens et le président américain, Barack Obama, ont appelé vendredi à « l’arrêt immédiat » des attaques contre le secteur rebelle d’Alep.
Cette reprise intensive des bombardements du régime (la Russie n’y participant pas), après une suspension d’un mois, vient confirmer que Damas est déterminé à reprendre coûte que coûte la partie Est d’Alep, qui échappe au régime de Bachar Al-Assad depuis 2012. Selon des analystes, Damas et ses alliés veulent aller vite avant la prise de fonction du président américain élu, Donald Trump, à la présidence américaine le 20 janvier. « Il est clair que la Russie prochain, Damas et Téhéran veulent reprendre l’Est d’Alep rapidement. Les Etats-Unis sont paralysés, il faut mettre Trump devant le fait accompli en janvier prochain », a déclaré Fabrice Balanche, expert de la Syrie au Washington Institute, un centre de réflexion basé aux Etats-Unis, cité par l’AFP. En effet, Damas compte bien profiter de la conjoncture actuelle. Et, avec une transition porteuse de plein de doutes aux Etats-Unis, une Russie omniprésente et omnipotente, une impuissance onusienne, Damas semble être sur la bonne voie.
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