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L’ultime bataille contre Daech

Maha Salem avec agences, Lundi, 29 août 2016

Soutenues par les raids aériens américains, les forces gouvernementales libyennes ont lancé la dernière phase de l'offensive menée pour détruire les djihadistes de l'Etat islamique.

L’ultime bataille contre Daech
Quelques 1 000 soldats ont été mobilisés pour chasser les djihadistes qui résistent encore aux forces du GNA.

« L’ultime bataille de Syrte a commencé », a lancé Réda Issa, le porte-parole des forces du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA). Selon lui, ces forces ont lancé dimanche dernier la dernière phase de l’offensive sur les positions encore contrôlées par le groupe Etat Islamique (EI) dans son bastion de Syrte.

Quelque 1 000 soldats ont été mobilisés pour chasser totalement les djihadistes qui résistent dans deux quartiers de la ville côtière en grande partie reprise par les forces du GNA depuis le début de l’été.

« Nos forces sont entrées dans les deux der­niers quartiers de Daech à Syrte », a annoncé Issa à l’AFP.

La reprise totale de la ville située à 450 km à l’est de Tripoli serait un grand revers pour l’EI, qui en avait pris le contrôle en juin 2015 et en avait fait la base de son expansion en dehors de la Syrie et de l’Iraq. Pour la reprendre, les forces pro-gouvernementales avaient lancé une offen­sive le 12 mai. Elles étaient entrées le 9 juin dans cette ville dont elles ont pris le port et le centre administratif. Les soldats loyalistes utilisent toutes sortes d’armements, notamment de l’artil­lerie lourde, tandis que les djihadistes font usage de voitures piégées, selon l’armée.

Depuis plusieurs jours, les troupes loyalistes se préparaient à cette bataille décisive contre l’EI après avoir repoussé les djihadistes dans leurs derniers retranchements. Après une avan­cée rapide en mai, les troupes avaient été ralen­ties par la stratégie de guérilla mise en place par l’EI. Les explosions de voitures piégées, de kamikazes et de mines antipersonnel avaient fait de nombreux morts au sein des troupes loyalistes, qui ont perdu plus de 350 combat­tants, selon des sources militaires. Près de 2 000 auraient été blessés.

Essayant de sauver son pays, le premier ministre libyen, Fayez Al-Sarraj, a réclamé une aide militaire aux Etats-Unis, notamment en termes de formation et de partage d’informa­tions. Mais, cette demande a été critiquée par le parlement libyen qui refuse d’accorder sa confiance au Gouvernement d’union nationale (GNA). Depuis des mois, le GNA gère les affaires courantes mais, faute de légitimité, peine à asseoir son autorité dans l’ensemble du pays, notamment en raison de l’opposition de cette autorité de l’est.

Pour tenter de sortir du chaos, la Libye, minée par des rivalités entre milices et la montée en puissance du groupe Etat Islamique (EI), des personnalités libyennes avaient signé en décembre 2015 à Skhirat, au Maroc, un accord parrainé par l’Onu, qui a prévu la formation d’un gouvernement d’union nationale, un cabinet qui devait résulter d’un consensus entre les diffé­rentes forces du pays. Selon cet accord, le GNA devait obtenir, pour entrer en fonction, un vote de confiance de la part du parlement. Or, le par­lement, qui avait dû déménager à Tobrouk (est) après la prise de Tripoli par une coalition de milices il y a deux ans, est reconnu par la com­munauté internationale mais soutient un exécutif rival au GNA (basé également dans l’est).

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