Vendredi, 24 janvier 2025
Al-Ahram Hebdo > Monde Arabe >

Imbroglio diplomatique

Inès Issa, Mardi, 09 août 2016

Alors qu'une entente russo-américaine est primordiale pour trouver une solution, une querelle diplomatique entre les deux pays est venue s'ajouter aux complexités de la crise syrienne.

Le président américain, Barack Obama, a promis jeudi dernier lors d’une conférence de presse au Pentagone de détruire le groupe Etat Islamique (EI) en Syrie et en Iraq, tout en critiquant son homologue russe, Vladimir Poutine, pour l’appui militaire sans faille qu’il fournit au régime syrien. Deux ans après la mise sur pied d’une coalition militaire internationale contre les djihadistes en Syrie et en Iraq, qui les a bombardés plus de 14 000 fois, ce grand sceptique de l’interventionnisme militaire à tous crins n’a fait aucune annonce particulière sur l’engagement américain sur le terrain. Il a plutôt lancé ses flèches sur le président Poutine avec qui il tente de coopérer pour trouver une sortie de crise à la guerre qui ravage la Syrie. « Je ne suis pas certain que nous puissions faire confiance à la Russie et à Vladimir Poutine et c’est pourquoi nous devons évaluer si nous pouvons ou pas obtenir une véritable cessation des hostilités », a-t-il critiqué, en plein siège de la ville septentrionale d’Alep. « La Russie n’est peut-être pas capable d’y parvenir, soit parce qu’ils ne le veulent pas, soit parce qu’ils n’ont pas assez d’influence sur Assad. Et c’est ce que nous allons évaluer », a mis en garde Barack Obama.

Les deux grandes puissances sont les co-parrains d’un processus diplomatique international en Syrie : tentatives d’instaurer une cessation des hostilités, aide humanitaire et volonté d’amorcer une transition politique entre le régime et l’opposition. Mais l’ensemble du dispositif porté par le secrétaire d’Etat, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, est largement au point mort. De leur côté, les Russes ont répondu que les Etats-Unis doivent se comporter de manière « honnête » et « responsable » s’ils veulent rétablir la confiance entre les deux pays, a déclaré vendredi un haut diplomate russe en réponse à Barack Obama qui a affirmé ne pas faire confiance à Vladimir Poutine pour le règlement du conflit syrien. « La confiance dans les relations entre la Russie et les Etats-Unis ne peut être rétablie que si nos collègues à Washington traitent de manière honnête et responsable l’ensemble de l’agenda des relations bilatérales entre Moscou et Washington », a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, à l’agence officielle TASS. « Les Etats-Unis, dans leur dialogue avec nous sur les questions syriennes, ne se conduisent parfois pas comme des partenaires et sont loin de se montrer toujours prêts à négocier sur un pied d’égalité », dit-il.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique