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Combattre le terrorisme d’abord

Inès Eissa avec agences, Lundi, 11 juillet 2016

Dans l'impossibilité de négocier une solution globale à la guerre en Syrie, Américains et Russes coordonnent leur action pour mieux combattre les djihadistes.

Combattre le terrorisme d’abord
La Syrie continue à s'enliser dans la guerre civile. (Photo: Reuters)

Après l’optimisme relatif marqué par les efforts internatio­naux dans la recherche d’une solution politique à la crise syrienne, la guerre en Syrie semble s’enliser à nouveau. Les grandes puissances, jusque-là incapables de trouver une issue au conflit qui dure depuis 5 ans et qui a fait plus de 200 000 morts et des millions de déplacés, coor­donnent leurs actions pour mieux lutter contre les groupes djihadistes. C’est dans ce contexte que les présidents Vladimir Poutine et Barack Obama ont confirmé leur volonté de renforcer leur coordina­tion militaire dans un communiqué dif­fusé par le Kremlin, qui ne donne cepen­dant aucun détail sur la forme que pren­drait cette coordination. Le président Poutine a également appelé son homolo­gue américain à ne plus considérer comme « modérés » les djihadistes du Front Al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaëda) et des autres groupes extrémistes non impliqués par la trêve. « Les priorités des deux superpuissances restent avant tout de lutter contre les extrémistes qui nuisent à leurs intérêts », explique un diplomate qui s’exprimait sous couvert d’anonymat. Tandis qu’aucune perspec­tive de paix semble à l’horizon, les grandes puissances impliquées dans le conflit syrien se penchent sur les djiha­distes. Les services de sécurité des Etats-Unis et de la Russie coopèrent déjà en Syrie, et Moscou avait déjà appelé en juin à mener des actions communes décisives contre le Front Al-Nosra.

La récente vague d’immigration clandestine en Europe et l’avènement du terrorisme ont convaincu les Occidentaux de la nécessité d’en finir avec la menace djihadiste. Quant à Moscou qui a toujours soutenu le régime de Bachar Al-Assad, il ne veut pas voir un régime islamiste prendre le pouvoir à Damas qui risque de mettre en péril ses intérêts dans la région. Le président français, François Hollande, qui s’exprimait samedi à Varsovie au sommet de l’Otan, a affirmé : « Il y a un recul incontestable de Daech en Syrie ». Il a cependant estimé qu’il faut être vigilant et éviter que l’affaiblissement de Daech ne renforce d’autres groupes comme Al-Nosra. « C’est un point important. Il faut coordonner pour que tous les membres de la coalition travaillent à l’élimination de Daech, mais agissent efficacement contre les autres groupes extrémistes éga­lement », a déclaré le président français. « Les pays occidentaux et la Russie sont décidément déterminés à mener leur guerre contre les djihadistes en Syrie jusqu’au dernier souffle, cette stratégie s’est renfor­cée depuis que la Turquie a rejoint la coa­lition anti-Daech », ajoute le diplomate. Et de conclure : « Le dilemme est que cette guerre contre les djihadistes en Syrie rende ces groupes encore beaucoup plus agres­sifs à l’extérieur du pays ».

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