La Syrie continue à s'enliser dans la guerre civile.
(Photo: Reuters)
Après l’optimisme relatif marqué par les efforts internationaux dans la recherche d’une solution politique à la crise syrienne, la guerre en Syrie semble s’enliser à nouveau. Les grandes puissances, jusque-là incapables de trouver une issue au conflit qui dure depuis 5 ans et qui a fait plus de 200 000 morts et des millions de déplacés, coordonnent leurs actions pour mieux lutter contre les groupes djihadistes. C’est dans ce contexte que les présidents Vladimir Poutine et Barack Obama ont confirmé leur volonté de renforcer leur coordination militaire dans un communiqué diffusé par le Kremlin, qui ne donne cependant aucun détail sur la forme que prendrait cette coordination. Le président Poutine a également appelé son homologue américain à ne plus considérer comme « modérés » les djihadistes du Front Al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaëda) et des autres groupes extrémistes non impliqués par la trêve. « Les priorités des deux superpuissances restent avant tout de lutter contre les extrémistes qui nuisent à leurs intérêts », explique un diplomate qui s’exprimait sous couvert d’anonymat. Tandis qu’aucune perspective de paix semble à l’horizon, les grandes puissances impliquées dans le conflit syrien se penchent sur les djihadistes. Les services de sécurité des Etats-Unis et de la Russie coopèrent déjà en Syrie, et Moscou avait déjà appelé en juin à mener des actions communes décisives contre le Front Al-Nosra.
La récente vague d’immigration clandestine en Europe et l’avènement du terrorisme ont convaincu les Occidentaux de la nécessité d’en finir avec la menace djihadiste. Quant à Moscou qui a toujours soutenu le régime de Bachar Al-Assad, il ne veut pas voir un régime islamiste prendre le pouvoir à Damas qui risque de mettre en péril ses intérêts dans la région. Le président français, François Hollande, qui s’exprimait samedi à Varsovie au sommet de l’Otan, a affirmé : « Il y a un recul incontestable de Daech en Syrie ». Il a cependant estimé qu’il faut être vigilant et éviter que l’affaiblissement de Daech ne renforce d’autres groupes comme Al-Nosra. « C’est un point important. Il faut coordonner pour que tous les membres de la coalition travaillent à l’élimination de Daech, mais agissent efficacement contre les autres groupes extrémistes également », a déclaré le président français. « Les pays occidentaux et la Russie sont décidément déterminés à mener leur guerre contre les djihadistes en Syrie jusqu’au dernier souffle, cette stratégie s’est renforcée depuis que la Turquie a rejoint la coalition anti-Daech », ajoute le diplomate. Et de conclure : « Le dilemme est que cette guerre contre les djihadistes en Syrie rende ces groupes encore beaucoup plus agressifs à l’extérieur du pays ».
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