Comme prévu, la création d’un gouvernement libyen d’union nationale a été reportée, due aux divergences sur la répartition des postes-clés tandis que dimanche, l’émissaire de l’Onu pour la Libye, Martin Kobler, était de nouveau dans le pays.
Pour menacer les rivaux libyens, le chef de la diplomatie italienne a annoncé qu’une coalition internationale anti-Daech en Libye serait inévitable en cas d’échec d’application de l’accord parrainé par l’Onu qui prévoit la mise en place d’un gouvernement unitaire dans ce pays. « S’il fallait, d’ici à quelques mois, prendre acte avec amertume que les Libyens ont renoncé à cette perspective (l’application de l’accord), alors certainement une coalition internationale anti-Daech devra voir le jour comme en Iraq ou en Syrie », a déclaré Paolo Gentiloni au quotidien français Le Figaro. « Mais, encore une fois, ce n’est pas à l’ordre du jour, ni aujourd’hui ni demain. Le faire serait admettre que les efforts des Libyens courent à l’échec. Si nous devions intervenir contre le terrorisme, nous voudrions le faire à la demande d’un gouvernement libyen, pour le soutenir », a affirmé Gentiloni. Avis partagé par la plupart des pays occidentaux qui s’inquiètent de l’extension de la puissance des djihadistes dans ce pays considéré souvent comme la porte de l’immigration illégale vers l’Europe.
Quant à eux, « les Libyens refusent toute intervention militaire occidentale, car pour eux, c’est une sorte de colonisation. Au contraire, cette intervention peut les pousser à rejoindre les groupes armés qui luttent contre le gouvernement reconnu par la communauté internationale, car ce dernier a permis aux Occidentaux d’intervenir dans leur pays », explique Dr Ayman Chaaban, professeur à la faculté d’économie et de sciences politiques de l’Université du Caire.
La formation du gouvernement d’union nationale doit découler d’un accord signé en décembre sous l’égide de l’Onu par des membres des deux parlements libyens rivaux. Ces derniers, soutenus par d’anciens rebelles et milices, ont fait plonger le pays dans le chaos, ce dont a profité Daech pour s’implanter.
Selon cet accord, un conseil présidentiel, présidé par l’homme d’affaires tripolitain Fayez El-Sarraj, devait former ce gouvernement d’union nationale.
Les représentants des factions libyennes ont confié au conseil présidentiel de 9 membres la mission de désigner dans le délai d’un mois un gouvernement d’union nationale que le Conseil de sécurité de l’Onu devra appuyer par l’adoption d’une résolution. Le parlement réfugié dans l’est du pays doit devenir le principal organe législatif tandis qu’un Conseil d’Etat aura un rôle consultatif.
Les pays occidentaux espèrent que la lassitude de la guerre, l’effondrement des revenus pétroliers, la promesse d’aide étrangère et la menace constituée par Daech finiront par convaincre les Libyens à former le nouveau gouvernement.
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