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En Libye et au Yémen, encore des soubresauts

Mardi, 29 décembre 2015

Dans la foulée des tentatives visant à mettre fin aux crises moyen-orientales, l’Onu a intensifié ses efforts pour mettre sur une même table de négociations les parties en conflit au Yémen, et de même ceux en Libye. Mais pour ces deux pays, il semble que la seule prouesse est justement de tenir des discussions. Sans plus. En effet, après des mois d’efforts et de va-et-vient de l’émissaire onusien au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh, des représentants des Houthis et des forces gouvernementales se sont enfin réunis mi-décembre à Genève. Aucun résultat, sinon un rendez-vous donné pour janvier 2016. Pire encore, la trêve annoncée n’est pratiquement pas entrée en vigueur, les combats se poursuivant sans relâche, et prenant même de l’ampleur, notamment avec des missiles lancés par les Houthis vers l’Arabie saoudite. Une façon de rappeler que le conflit yéménite, c’est avant tout un conflit par procuration entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Et ce n’est qu’à travers un accord entre les deux puissances régionales que le conflit peut prendre fin. Car sur le terrain, d’un point de vue militaire, aucune des forces en présence n’a pu s’imposer à l’autre. Tout dépendra donc si Riyad et Téhéran seront prêts à des concessions.

Quant à la Libye, l’affaire semble davantage préoccuper la communauté internationale du fait de l’expansion de Daech en sol libyen, mais aussi de la proximité géographique avec l’Europe. La Libye est, en effet, une menace pour l’Europe : c’est le passage de clandestins, mais aussi de djihadistes. C’est pour cela que 2016 devrait apporter des changements potentiels. Si un accord pour un gouvernement d’union nationale a été récemment signé, il ne garantit pas pour autant que la crise se termine. En effet, ce n’est pas le premier du genre, et d’ores et déjà, il a été rejeté par certaines parties libyennes. Ce n’est pas de là que viendra le changement. La presse française parle déjà d’une éventuelle intervention militaire en Libye pour contenir Daech. L’information a été révélée par Le Figaro dans son édition du 23 décembre. Officiellement, Paris refuse d’entendre parler d’intervention tant que les parties libyennes ne sont pas parvenues à trouver un terrain d’entente, et donne la priorité à la mise en place d’une autorité libyenne, pour que le futur gouvernement, une fois opérationnel, mène la lutte contre l’EI avec ses propres milices. Un peu comme ce que l’on envisage de faire en Syrie …

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