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Libye : Les bons espoirs de l’Onu

Ines Eissa, Lundi, 07 septembre 2015

La situation en Libye semble avancer avec une nouvelle session de pourparlers ce mercredi. L’Onu espère aboutir à un accord vers le 20 septembre, pour le mettre en oeuvre un mois plus tard.

Un accord en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye pourrait être atteint « dans les jours à venir ». C’est ce qu’a déclaré vendredi dernier l’émissaire de l’Onu, Bernardino Leon, suite à deux jours de négociations entre les différentes parties libyennes à Genève. « Nous avons réellement une chance de parvenir à un accord dans les prochains jours. Nous ne pouvons nous permettre, la Libye ne peut pas se permettre, de rater cette occasion », a averti M. Leon.

Une fois n’est pas coutume, l’émissaire onusien s’est montré optimiste : « Nous avons fait des progrès », a-t-il déclaré à la presse, en soulignant « l’état d’esprit positif » des négociations. Il a même avancé la date du 20 septembre comme possible jour de conclusion d’un accord. Cela dit, « il y a encore beaucoup de travail (...) le dernier km est le plus difficile », a-t-il pondéré. « Cela sera vraiment difficile et rude mais c’est toujours possible », a insisté l’émissaire de l’Onu.

Une avancée en soi
Concrètement parlant, la participation du Congrès Général National (CGN, le parlement non reconnu par la communauté internationale), aux négociations de Genève, était une avancée en soi. En effet, l’émissaire de l’Onu avait intensifié ses efforts pour que les représentants du CGN se joignent à cette session de pourparlers. Le CGN, rencontré la semaine dernière à Istanbul par M. Leon, boycottait jusqu’ici ces réunions, alors que les représentants du parlement reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk (est), ont toujours soutenu cette formule pour trouver un accord politique entre les parties rivales libyennes.

Le chef de la délégation du CGN s’est lui aussi déclaré optimiste, saluant de « nouvelles idées » pour inclure les demandes du CGN en vue d’un accord. « Nous avons rencontré (l’émissaire) Bernardino Leon pendant cinq heures (...). Nous avons parlé de tous les points que nous voulions aborder. Cela a été une réunion productive et fructueuse », a déclaré aux journalistes M. Awad Abdel-Sadeq, vice-président du CGN. « M. Leon a proposé de nouvelles idées et des procédures pour inclure les amendements que demande le CGN, et nous avons parlé de manière productive pour les inclure dans le projet d’accord », a ajouté M. Abdel-Sadeq. « Nous sommes très optimistes quant à (la possibilité de) parvenir rapidement à une formule de consensus », a-t-il précisé, tout en disant que « certains points demandent encore des efforts et des discussions ». « Mais si nous restons sur l’esprit de la mission de l’Onu que nous avons vu aujourd’hui, je pense que nous serons capables d’aboutir très rapidement ».

Le CGN, dont le siège est à Tripoli et qui est sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya, boycottait les discussions après avoir refusé de ratifier l’accord « de paix et de réconciliation », conclu le 11 juillet. Et c’était là l’un des principaux obstacles à la paix.

Il y a urgence
Une autre session de pourparlers doit avoir lieu ce mercredi, cette fois à Skhirat, au Maroc, selon des sources diplomatiques. La date butoir pour la conclusion d’un accord a été plusieurs fois reportée. Mais cette fois, il y a urgence : le mandat de la Chambre des représentants expire en octobre et, pour le représentant de l’Onu, il serait très risqué de ne pas s’accorder avant cette date. L’Onu n’est pas la seule à chercher à faire progresser les négociations en vue d’un accord pour mettre fin au conflit en Libye. Dimanche dernier, les voisins de la Libye, l’Algérie, le Niger et le Tchad ont souligné à Alger « l’urgence » d’une solution. Une réunion consacrée à leur voisin libyen a réuni le ministre algérien en charge des Affaires africaines, Abdelkader Messahel, la ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Niger, Kane Aichatou Boulama, et le ministre tchadien des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Moussa Faki Mahamat. Les trois ministres « ont réitéré l’urgence d’une solution politique de nature à préserver l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye et la cohésion de son peuple à travers la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, en mesure de relever, avec l’aide de la communauté internationale, les nombreux défis auxquels fait face ce pays », selon un communiqué conjoint publié par l’agence algérienne APS l

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