Les représentants du régime syrien, de l’opposition et de la société civile ainsi que des acteurs régionaux sont invités par l’Onu début mai, pour évaluer s’il y a espoir pour une solution mettant fin au conflit syrien. Le médiateur de l’Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé vendredi dernier au Conseil de sécurité son intention d’entamer des consultations avec les protagonistes du conflit syrien. Des consultations informelles séparées auront lieu pour sonder les positions du régime syrien, de l’opposition et de la société civile. Il s’agit de «
tester » la volonté des protagonistes du conflit de «
réduire l’écart » entre leurs positions respectives. A l’issue de consultations à huis clos avec le Conseil de sécurité, De Mistura a reconnu que les chances et les conditions pour lancer une transition politique ne sont pas meilleures qu’il y a six mois et que le régime de Damas et l’opposition ne montrent «
guère de volonté nouvelle de négocier ». Or, la situation humanitaire catastrophique en Syrie, évoquée vendredi matin par le Conseil en présence de l’actrice et émissaire du HCR, Angelina Jolie, ne fait que souligner la nécessité de redoubler d’efforts pour rechercher un processus politique, selon De Mistura. D’ici à la fin juin, «
nous serons en mesure d’évaluer s’il y a une convergence sur les problèmes de fond, et voir si les protagonistes sont prêts à passer (du stade) des consultations à des négociations basées sur le communiqué de Genève », a-t-il indiqué.
En effet, le communiqué de Genève est un document signé par les grandes puissances le 30 juin 2012 comme plan de règlement politique du conflit, à l’issue de la 1re conférence internationale sur la question syrienne, appelée « Genève 1 ». Un porte-parole de l’Onu avait précisé auparavant à Genève que les consultations débuteraient le 4 mai. Ces consultations auxquelles participeront les représentants ou ambassadeurs des parties invitées ainsi que des experts dureront de 4 à 6 semaines.
Des efforts sur le terrain
De Mistura avait auparavant tenté en vain une autre approche qui consistait à négocier des trêves locales sur le terrain, en commençant par Alep (nord), dans l’espoir de faciliter des discussions politiques. Il a confirmé vendredi dernier que cette initiative était toujours sur la table, en parallèle avec les consultations, « car nous devons envisager toutes les options pour réduire la violence ».
« Le chemin politique n’a aucun rapport avec les combats qui ont lieu sur terrain, le seul point commun, c’est que ni le rapport de force sur le terrain, si les négociations n’ont pu trancher la question », ironise Sameh Rashed, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire. Seul point qui suscite un peu d’espoir, la participation de l’Iran aux prochaines consultations. En fait, l’Iran avait été exclu des deux conférences internationales organisées par l’Onu en 2012 et 2014. « C’est un acteur important dans la région », a signalé le médiateur de l’Onu. « Cette invitation est l'un des résultats directs des pourparlers sur le nucléaire, qui ont aussi touché d’autres questions politiques régionales », explique Sameh Rashed. Or, selon ce dernier, la participation de l’Iran, grand allié du régime syrien, ne peut que renforcer Bachar. Ce qui signifie qu’on reste loin de tout règlement. Car, selon le politologue, « la crise syrienne ne peut être résolue avant que la communauté internationale ne décide si oui ou non Bachar doit partir ».
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