Petite victoire de femmes
Les femmes pourront enfin enregistrer leur nouveau-né elles-mêmes à l’état civil, en présentant l’acte de mariage. La nouvelle qui n’a pas fait d’émules est pourtant une vraie victoire pour beaucoup de femmes qui vivent un calvaire. « C’est la Cour de administrative d’Alexandrie qui a accordé à la mère égyptienne cette nouvelle garantie en la protégeant contre les abus du père ». rapporte le quotidien Al-Youm Al-Sabie. Jusque-là, seul le père avait le droit d’inscrire le nouveau-né sur les registres de l’état civil. Abusant de cette exclusivité, le père pouvait refuser d’inscrire l’enfant qui se retrouvait sans acte de naissance et donc sans existence administrative. « Le tribunal a insisté sur le fait que les conflits conjugaux ne devaient pas mener à la privation de l’enfant de papiers d’identité ». Ce verdict est intervenu suite à un procès intenté par une épouse lorsque son mari a refusé d’inscrire leur fils sur les registres et a, en plus, donné des directives au Bureau de santé de n’inscrire sa fille Nour que par son intermédiaire, ou celui de son frère. « La cour a ainsi gelé la décision de non-intervention du gouvernement qui a refusé d’inscrire la petite Nour en l’obligeant à délivrer un acte de naissance à la mère ».
44 % sans réseaux d’égouts
44 % des Egyptiens ne bénéficient pas de réseaux d’égouts, c’est ce que rapporte un rapport officiel paru récemment en Egypte et publié par le Centre des informations du conseil des ministres », rapporte le site d’informations Elaf et repris par le site Akhbarek.net. « Et 99 % des pauvres dans les villages les plus démunis sont les plus touchés par ce manque de réseaux d’égouts, ce qui fait que les eaux usées sont la source la plus importante de la pollution biologique et chimique. Le rapport a également relevé que l’Egypte vient à la 68e place mondiale sur un total de 163 en matière d’indice environnemental, signalant qu’elle vient en tête des pays arabes.
Le rapport a fait état de quelques statistiques concernant les eaux : le total des eaux usées déversées dans le Nil par des sites industriels soumis au contrôle de l’organisme de l’environnement s’élève à 4,3 milliards de m3.
Le sexe et l’exploitation politique
Dans une étude publiée par le Centre régional des études stratégiques (RCSS), l’auteure Azza Hachem, spécialiste en psychologie sociale, s’est penchée sur l’exploitation politique des crimes sexuels. « La société égyptienne a connu ces dernières années une augmentation soutenue des crimes sexuels comme l’inceste, le viol, le harcèlement, l’échangisme, etc. Crimes que les médias ont largement couvert. Plus encore, ces crimes ont été largement exploités politiquement ». Selon Azza, la réalité politique que vit l’Egypte depuis plus de 4 ans a fait que ces crimes sexuels ont pris une tournure autre que sociale.
« D’abord, ils sont désormais une échappatoire au stress vécu par les individus, engendré notamment par l’inquiétude et les crises politiques répétées. Ce qui explique la tendance générale à s’occuper plus du sensationnel sexuel que du politique qui n’est désormais que source de stress. Les médias ont largement relayé cette tendance en axant leur travail sur le sujet des crimes sexuels. L’autre point important est que ces crimes sont devenus un outil de stigmatisation sociale. On a ainsi mis l’accent sur le harcèlement sexuel durant les manifestations, ou le mouvement de mobilisation pour qualifier les participantes de dépravées et surtout les femmes qui y participent de consentantes. Les médias ont réussi à véhiculer ce sentiment à l’opinion publique. On a aussi stigmatisé des lieux comme la place Tahrir qui a été dépourvue de sa symbolique pour devenir un lieu de déviation aux moeurs. Certains ont utilisé les crimes sexuels pour salir l’image de la révolution ou d’opposants ». Cette exploitation politique du sexuel est cependant difficile à cerner puisqu’il n’existe aucune statistique tangible à ce sujet.
Décalage chez les journalistes
A l’occasion des dernières élections du syndicat des journalistes, le site indépendant Qol, consacré aux éditos, publie un article sur l’état de la profession où l’auteur relève des points de l’ordre de l’insolite. « La loi stipule que le syndicat des journalistes n’accepte en son sein que les journalistes travaillant dans la presse écrite et régie par une autorisation de publication égyptienne. Ce qui veut dire que tous ceux qui travaillent dans des journaux à autorisation de publication étrangère n’ont pas droit d’adhésion au syndicat, idem pour les journalistes travaillant pour la presse en ligne qui est désormais le nerf de l’information en Egypte. Et n’est reconnu en tant que journaliste que ceux qui adhèrent au syndicat. Sans oublier que même ceux qui travaillent dans la presse écrite n'ont le droit d'adhérer au syndicat que s’ils présentent un contrat à durée indéterminée. Ce qui est illogique, puisqu’un syndicat doit défendre les droits de ses membres face à l’employeur, celui-là même à qui on demande une signature pour accepter l’adhésion » !
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