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Les candidats se lancent dans la course

Ola Hamdi, Mardi, 17 février 2015

Le dépôt des candidatures pour les élections législatives a commencé le 8 février dans 31 tribunaux répartis sur le territoire. Reportage au tribunal de première instance à Zeinhom au Caire.

Les candidats
Il faut tout vérifier avant de remettre son dossier.

Jeudi 12 février. Devant le tribu­nal de première instance du sud du Caire, dans le quartier de Zeinhom à Sayéda Zeinab au Caire, c’est le calme complet. Le tribunal de Zeinhom fait partie des 31 tribu­naux qui reçoivent les demandes de candidature pour les élections législatives (27 pour les sièges indépendants et 4 pour le scrutin de liste). Le dépôt des candidatures a commencé le 8 février et doit se poursuivre jusqu’au 19 février. Rien ne semble indiquer que le tri­bunal accueille les demandes de candidature pour les élections. On remarque cependant la forte pré­sence de la sécurité, notamment devant l’entrée du tribunal. Cette présence est plus forte encore à l’intérieur. Au premier étage, il y a 4 salles d’audience pour les procès. Tout près de celles-ci se trouve la salle d’audience n° 7.

C’est là où sont déposées les demandes de candi­dature aux élections législatives. Trois soldats se tiennent derrière une bar­rière en fer et contrôlent les entrées et les sorties. « L’affluence est très faible à cause du mauvais temps. Lors du 1er jour, elle était beaucoup plus importante et il y avait une longue file d’attente », raconte l’un d’eux. Les conditions requises pour présenter sa candidature sont affichées sur le mur dans un document signé par le prési­dent de la Cour, Magdi Khalifa. Pour se porter candidat, il faut avoir la nationalité égyptienne et ne pas déte­nir d’autres nationalités, avoir au moins le certificat des études pri­maires, et avoir accompli son service militaire. Il faut aussi avoir un casier judiciaire vierge, et présenter un CV, une déclaration de patrimoine pour le candidat, sa femme et ses enfants ainsi qu’une copie conforme de la carte d’identité, et les résultats des tests médicaux.

Il est 9h30. Un candidat arrive pour présenter son dossier. Arborant un costume bleu clair, il se présente comme étant un marchand de bétail. « Je suis venu tôt pour terminer rapi­dement les procédures, car je dois m’occuper de mes bêtes », assure Mohamad Soliman. Lorsqu’on lui demande à quel parti il appartient, il répond « Al-Masriyne », sans d’autres précisions. Mohamad dit représenter les jeunes. « J’ai 40 ans et je repré­sente les jeunes », dit-il, sûr de lui. Pourtant, il ne semble pas avoir d’idées pour soutenir les jeunes de sa circonscription. Pire encore, lorsqu’on lui demande à quelle circonscription il appartient, il répond west al-balad (le centre-ville). « Mon parti ne m’a pas encore donné le programme électoral ! », dit-il. Et d’ajouter : « Nous voulons la participation des jeunes, nous voulons une nouvelle pensée », dit-il.

Sans expérience politique

La plupart des candidats venus présenter leurs dossiers au tribunal sont sans expérience politique. C’est aussi le cas de Mohamad Abdel-Hamid, un dentiste de 31 ans qui a décidé de se présenter en tant qu’indépendant. Lui aussi affirme soutenir la cause des jeunes. « Je n’appartiens à aucun parti poli­tique. J’ai décidé de participer aux législatives pour prouver à tout le monde que l’espoir est dans les mains des jeunes ! », dit-il, affir­mant bénéficier de l’appui de la jeunesse dans sa circonscription. « Ils me soutiennent et nous rêvons tous d’un pays stable et juste », ajoute le candidat, qui a passé le test médical avec succès. « J’ai préparé tous les documents requis, mais pour­quoi payer 4200 L.E. ? », se plaint le candidat qui se présente dans la cir­conscription de Hélouan. Il est inter­pellé par une femme de 30 ans qui cherche son nom dans les listes élec­torales. Fatma Mansour Al-Sayed se présente en tant qu’indépendante dans la circonscription de Hélouan.

Elle aussi se plaint: « Nous sommes obli­gés de courir derrière les respon­sables pour avoir les documents requis. Premièrement, on doit aller à la poste, puis au commissariat de police, puis à l’hôpital, et enfin au tribunal. C’est vraiment très fatigant. Pourquoi cette bureaucratie?! », demande Fatma, qui travaille à la chaîne satellitaire Al-Qahira wal Nass. Selon elle, il aurait été préfé­rable qu’un seul endroit soit consacré aux procédures. « Le Conseil national de la femme a promis de soutenir les candidates aux élections. Mais je n’ai reçu aucun soutien. Ce sont visible­ment des promesses en l’air », lâche Fatma. Quelques moment passent. Une avocate arrive avec les papiers d’un candidat indépendant du nom de Hag Abdel-Hamid Hassan dans la circonscription du Vieux-Caire.

« C’est la deuxième fois que je viens ici pour terminer les procédures de mon client. Le juge a rejeté quelques papiers, comme la déclaration de patrimoine de la femme de mon client. Je suis venue aujourd’hui pour payer l’assurance et terminer les procé­dures », raconte Mona Mohamad, avocate du Hag Abdel-Hamid. Quelques minutes passent.

Il est 14h, quelques avocats sortent de la salle n° 7 avec les dossiers de leurs clients. Mohamad Soliman a terminé les procédures. « Le juge a accepté tous mes papiers, et j’aurai mon symbole électoral d’ici trois ou quatre jours », dit-il. La journée aura été chargée.

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