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Concertations égypto-jordaniennes

May Al-Maghrabi, Lundi, 15 décembre 2014

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a effectué cette semaine une brève visite à Amman où il s'est entretenu avec le roi Abdallah. Au centre des discussions : le conflit israélo-palestinien, l'Iraq et la Syrie.

Concertation
Le président Al-Sissi et le roi Abdallah ont longuement évoqué le conflit israélo-palestinien. (Photo : AP)

Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a regagné jeudi Le Caire au terme d’une visite éclair en Jordanie. Il s’agit de la première visite en Jordanie du président Al-Sissi depuis son acces­sion au pouvoir en juin dernier. Le président Al-Sissi et le roi Abdallah II ont évoqué les derniers développe­ments sur les scènes régionale et internationale. Lors de cette ren­contre, le roi Abdallah a mis l’accent sur « le rôle primordial de l’Egypte dans la région ». Le président Al-Sissi a, pour sa part, salué le sou­tien de la Jordanie à l’Egypte depuis la révolution du 30 juin, indiquant que cette position représente « un modèle dans les relations entre les pays arabes », selon le porte-parole de la présidence, l’ambassadeur Alaa Youssef. Hostile aux Frères musul­mans, le roi Abdallah a été le pre­mier des dirigeants arabes à soutenir la révolution du 30 juin qui a ren­versé le président islamiste Mohamad Morsi en 2013. Le roi Abdallah II avait aussi assisté à la cérémonie d’investiture du président Al-Sissi au Caire.

Le dossier palestinien au coeur des négociations

La visite du président Al-Sissi à Amman intervient à quelques semaines des élections législatives palestiniennes, prévues au début de l’année. Or, Le Caire et Amman sou­haitent soutenir l’Autorité palesti­nienne contre le Hamas, avec qui ils entretiennent de très mauvaises rela­tions. « Aussi bien Le Caire que Amman veulent restreindre le Hamas. Celui-ci est perçu par les deux pays comme une branche de la confrérie des Frères musulmans », explique Hicham Hassan, politolo­gue. Selon lui, la visite d'Al-Sissi à Amman visait à coordonner les posi­tions avec la Jordanie au sujet des élections palestiniennes. Mais ce n’est pas tout, le sommet fait suite à la visite, fin novembre, du roi Abdallah aux Etats-Unis, et qui a porté sur les efforts de paix entre Palestiniens et Israéliens. Le prési­dent Sissi doit lui aussi se rendre prochainement à Washington alors qu’il est question d’une résolution à l’Onu sur le conflit israélo-palesti­nien qui est dans l’attente d’une réponse des Etats-Unis. A l’issue de leur rencontre, les deux dirigeants ont appelé à la reprise des négocia­tions de paix entre Israël et les Palestiniens. Evoquant la question relative au statut de Jérusalem, les deux leaders ont mis en garde contre « les mesures destinées à changer le statu quo de la ville sainte ». « Le Caire et Amman voulaient coordon­ner leurs positions au moment où le projet de résolution arabe doit être soumis au Conseil de sécurité appe­lant à la fin de l’occupation israé­lienne suivant un calendrier déter­miné », affirme le politologue Gamal Salama.

Le mois dernier la Jordanie, seul membre arabe du Conseil de sécuri­té, a fait circuler au nom des Palestiniens un projet de résolution qui fixe la date limite de novembre 2016 pour mettre fin à l’occupation israélienne. « Le rôle de la Jordanie dans cette affaire est important. La Jordanie a encouragé dernièrement la tenue de négociations au Conseil de sécurité de l’Onu visant à exami­ner les propositions palestiniennes et européennes pour un projet de réso­lution sur le conflit au Moyen-Orient. La Jordanie a notamment présenté aux 15 membres du Conseil de sécurité un plan rédigé par le camp palestinien appelant au retrait total d’Israël d’ici novembre 2016 aux frontières de juin 1967. Une ini­tiative que Le Caire, partenaire du processus de paix, devait négocier avec Amman », ajoute Salama. Et d’ajouter : « L’Egypte et la Jordanie veulent promouvoir une solution équitable et durable en faveur d’un Etat palestinien. Ainsi, elles feront rater au Hamas l’occasion de faire sa propagande électorale sur la lutte contre l’occupation », estime Salama. Il souligne l’importance de ce sommet tenu avant la visite pré­vue du président Al-Sissi à Washington. « Ce sommet a permis de formuler une position commune sur les dossiers régionaux, notam­ment celui de la Palestine. Lors de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe qui s’est tenue au Caire au début du mois, on a discuté le plan d’action arabe avant de présenter un projet de résolution à l’Onu. C’est pourquoi les pays arabes doivent avoir un consensus sur la nécessité de mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens à travers un retour aux frontières d’avant 1967 », ajoute-t-il.

Outre le dossier palestinien, les deux dirigeants arabes ont évoqué la lutte contre le terrorisme en Iraq, en Syrie et en Libye. Des dossiers autour desquels ils sont en accord. « Le terrorisme qui a envahi l’Iraq, la Syrie et la Libye, constitue un danger commun pour l’Egypte et la Jordanie qui cherchent à y faire face. Dans ce contexte, le sommet égypto-jordanien s’inscrit dans le cadre des efforts visant à lutter contre le terro­risme. Un dossier auquel l’Egypte accorde une grande importance », analyse le politologue Hassan Nafie. Concernant le dossier syrien, le pré­disent Al-Sissi et le roi Abdallah II ont affirmé l’importance de parvenir à une solution politique susceptible de conserver l’intégrité territoriale de la Syrie. Même vision au sujet de l’Iraq. Le Caire et Amman soutien­nent les efforts du gouvernement iraqien pour lutter contre le groupe de l’Etat Islamique (EI) et unir le peuple iraqien.

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