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Al-Sissi  : Une tournée européenne fructueuse

Chaimaa Abdel-Hamid, Mardi, 02 décembre 2014

Les visites en Italie et en France, du président égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi, ont été importantes pour la coopération militaire, et la conclusion d'accords économiques.

Abdel-Fattah Al-Sissi
Sissi et Hollande, de nouveaux horizons de coopération. (Photo : AP)

Il s’agissait de sa première visite euro­péenne depuis son arrivée au pouvoir. Deux visites, considérées d’une impor­tance majeure pour l’Egypte sur plusieurs plans, notamment économique, militaire et sécuritaire. Pour Yousry Al-Azabawi, politilo­gue du Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, « le redresse­ment de l’économie égyptienne, minée par trois années de troubles, est le dossier sur lequel le président Al-Sissi a insisté lors de ses visites », explique Al-Azabawi. En Italie, les deux pays ont décidé de renforcer leurs échanges commer­ciaux. Ils « visent un développement du volume des échanges commerciaux jusqu’à six mil­liards d’euros d’ici 2016 », a déclaré le vice-ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, qui s’exprimait en marge des travaux du Conseil italo-égyptien, en présence du président égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi. L’accent sera mis pour cette année sur les diffi­cultés auxquelles les sociétés italiennes font face en Egypte et « le renforcement et l’élargis­sement de notre commerce », a-t-il ajouté. Un communiqué du ministère italien chargé du Développement économique a indiqué qu’une « réunion entre hommes d’affaires italiens et égyptiens tenue à Rome est destinée à redyna­miser les opportunités d’investissement des sociétés et à renforcer le commerce bilatéral, à la suite de la signature de plusieurs accords dans les domaines de l’industrie, de la techno­logie et du commerce ».

Après une première étape en Italie en début de semaine dernière, le président égyptien Abdel- Fattah Al-Sissi a poursuivi sa tournée avec une visite en France, où des contrats ont également été signés. A Paris, les deux chefs d’Etat ont signé trois accords de coopération, dont une déclaration d’intention pour un par­tenariat franco-égyptien sur le métro du Caire. Les deux autres conventions portaient sur le raccordement des ménages de plusieurs régions d’Egypte au réseau de gaz naturel pour un montant de 70 millions d’euros et le soutien à l’emploi via le financement de petites entreprises dans des quartiers défavori­sés, pour 80 millions d’euros. Des contrats qui interviennent à un moment crucial pour l’Egypte qui prépare, au premier trimestre 2015, une conférence économique internatio­nale pour relancer son économie. Le volet militaire a également été abordé à Paris. Le constructeur naval français DCNS a signé au début de l’été un contrat estimé à 1 milliard d’euros pour fournir quatre corvettes Gowind à la marine égyptienne. « Ce projet ouvre des portes car il suscite énormément d’intérêt chez les pays du Golfe », se félicite une source gouvernementale française, ajoutant qu’une option sur deux navires supplémentaires a été abordée lors des entretiens. Un contrat d’en­tretien pour les Mirage 2000 de l’aviation égyptienne a aussi été évoqué.

Vers une coopération sécuritaire

Sur le plan de la coopération sécuritaire, le président Al-Sissi a tenu lors de ses deux visites à évoquer la question sécuritaire dans la région. Ainsi les dossiers syriens et israélo-palestiniens, ainsi que la situation en Libye ont suscité un vif intérêt lors de ces rencontres. « Nous devons tout faire pour que l’Etat de droit soit rétabli et éviter que s’installe dans le sud libyen un terro­risme qui menace l’ensemble de la région », a notamment déclaré le président français François Hollande, tandis que son homologue égyptien appelait à « soutenir les institutions, les autorités et l’armée nationale libyennes ». « Ce soutien sécuritaire européen de la france et de l’italie à une lutte antiterroriste est un signe fort en Europe où des pays comme l’ Allemagne prennent toujours position contre le nouveau régime égyptien », souligne Al-Azabawi. Pour Gamal Salama, professeur de sciences politiques à l’Université du Canal du Suez, « après la révolution du 30 juin, l’Egypte a adopté la stratégie de diversifier et d’élargir ses relations internationales, de sorte à ce qu’elles ne se limitent pas à une seule force. Ces visites du président Al-Sissi pour l’Europe s’inscrivent dans ce cadre ». Des visites qui semblent avoir atteint cet objectif et qui per­mettent ainsi à l’Egypte un retour important sur la scène politique européenne.

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