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Condamnation unanime

Ola Hamdi, Lundi, 27 octobre 2014

La condamnation unanime de l'attentat de Cheikh Zowayed par les partis politiques laisse toutefois apparaître des divergences sur les moyens de lutter contre le terrorisme.

Condamnation unanime
Les femmes d'Egypte ont été les premières à réagir en organisant une manifestation devant le syndicat des Journalistes. (Photo:Mohamad Abdou)

La scène politique a, unanimement, condamné l’attentat de Cheikh Zowayed. Les partis d’Al-Wafd, du Rassemblement, des Egyptiens libres entres autres, ont publié des communiqués exprimant leur « soutien à l’Etat », en cette phase critique. Ossama Al-Ghazali Harb, président du parti des Egyptiens Libres, appelle à faire face à une guerre totale contre le terrorisme, rappelant son soutien total à l’armée. « La situation dans laquelle nous nous trouvons justifie les mesures exceptionnelles qui ont été prises afin de contrer le terrorisme », assure-t-il.

Le parti du Rassemblement pour sa part, estime qu’« il faut mettre en place la justice militaire pour ces crimes terroristes, sans craindre les réactions des Etats-Unis et l’Europe », lâche le communiqué. Le parti a également appelé les populations du Nord-Sinaï à accepter l’idée d’une évacuation limitée pour aider les forces armées à lutter contre le terrorisme.

Le parti d’Al-Wafd, estime que le terrorisme est à bout de souffle, et qu’il ne résistera pas à la détermination de l’armée et de la police. « Il est nécessaire de prendre de nouvelles mesures qui permettent à nos forces armées de faire face aux terroristes. Parmi ces mesures, l’évacuation de la région du cheikh Zowayed, pour une période temporaire, tout en fournissant de nouveaux logements à la population de cette région, de sorte que les forces armées puissent purger la région des cellules terroristes », propose le communiqué de presse du parti.

De nombreux partis ont annoncé, dimanche, la création d’un front officiel des partis politiques contre le terrorisme en Egypte. Ce front se compose des partis Al-Wafd, Egyptiens libres, parti du Rassemblement, l’Egyptien démocratique, Al-Moatamar, l’Alliance populaire socialiste et Al-Karama. Il comprend également des figures comme Amr Moussa, Sameh Achour, Amr Al-Choubaky, et George Isaac.

Du côté du parti salafiste Al-Nour, Mohamad Salah Khalifa, l’un des dirigeants du parti, assure que la ligne stratégique du parti est le soutien des institutions de l’Etat dans la guerre contre le terrorisme. « L’Etat connaît la situation dans le Sinaï, c’est pour cette raison que le parti soutient tout les choix de l’Etat dans sa guerre contre le terrorisme », indique Khalifa.

Il ajoute qu’Al-Nour défend l’idée du déplacement de la population, afin d’isoler les éléments terroristes. Les partis de l’Egypte moderne, Nous sommes le peuple, Al-Sadate démocratique, et la Révolution égyptienne, sont dans la même ligne. Ils ont demandé dans un communiqué commun au président Abdel-Fattah Al-Sissi, de déclarer le nord du Sinaï zone de guerre, et de déplacer la population des villes et villages proches de la bande de Gaza.

Pour le parti de l’Alliance populaire socialiste, il ne suffit pas de condamner le terrorisme. « Lutter contre le terrorisme ne signifie pas seulement mettre fin au trafic d’armes ou d’argent, mais également de poursuivre le développement dans toute les régions d’Egypte, en particulier dans ses zones frontalières », affirme dans son communiqué le parti.

Le parti d’Al-Dostour, tout en rappelant son soutien à l’armée, demande plus de transparence à l’Etat sur la situation actuelle dans le Sinaï. « Les attentats dans le Sinaï se poursuivent, alors que les déclarations officielles affirment que la situation est sous contrôle. Nous sommes en droit de demander des comptes », a affirmé Khaled Daoud, porte-parole du parti.

Le parti du Courant populaire égyptien, quant à lui, rejoint la vision de l’Alliance populaire socialiste. Il a en effet, demandé dans un communiqué aux autorités d’adopter, parallèlement aux opérations de sécurité, une stratégie de développement économique du Sinaï. « Nous exigeons un changement des méthodes dans la lutte de l’armée contre les organisations terroristes. L’attentat de l’Université du Caire, et l’attentat d’Al-Cheikh Zowayed, nous montrent bien, que ces méthodes n’ont pas réussi à couper les mains du terrorisme », conclu le communiqué de presse .

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