L’équipede travail de Nile TV a célébré, mercredi dernier, le 21e anniversaire de la chaîne. A cette occasion, une soirée à Saqiet Al-Sawy à Zamalek avait été organisée.
La chaîne avait invité son ancien président Hassan Hamed pour parler des efforts déployés afin d’augmenter l’audience de la chaîne à l’étranger, notamment après les changements politiques dus aux événements du 25 janvier 2011 et du 30 juin 2013. Etaient également invités Hussein Amin, professeur des médias à l’Université américaine au Caire, Mohamad El Khouly, expert des médias, entre autres. Nile TV est la première chaîne ouvertement panarabe que l’Egypte ait lancée en 1993. D’emblée, elle visait une audience qui ne devait pas être exclusivement égyptienne. Le gouvernement avait pour but de fonder une chaîne qui soit à la fois moderne, ouverte sur le monde et digne de représenter l’Egypte.
Un bilan et une réussite mitigés
« La chaîne devait sortir du bercail de l’Union de la Radio et de la Télévision Egyptienne (RTE) pour s’épanouir, pour se défaire totalement d’une routine bureaucratique. Nous devions avoir un budget indépendant et une politique indépendante. Nous sommes, hélas, toujours dépendants du secteur des chaînes satellitaires. A nos débuts, la chaîne réalisait une forte audience qui a été stable pendant une dizaine d’années. Hélas, nous avons un net recul d’audimat ces dernières années », explique Dina Osman, présentatrice à Nile TV depuis sa fondation. Elle ajoute que Hassan Hamed, premier président de la chaîne, avait mobilisé des jeunes professionnels pour former l’équipe de travail. « La plupart des cadres de la chaîne travaillent maintenant pour BBC, CNN, Al-Jazeera International et d’autres grandes chaînes internationales. Ces dernières années nous faisons face à un grave déficit de compétences dans la formation de notre équipe », regrette-t-elle.
Le problème des cadres n’est pas le seul auquel fait face la chaîne. Le budget aussi rend l’évolution plus difficile. Akram Bichara, metteur en scène, explique : « Notre budget est toujours limité, mais au début, la chaîne a pu entraîner de vrais cadres qui ont finalement quitté Nile TV car leur salaire ne représentait même pas 20 % d’un salaire dans les autres chaînes. En outre, on n’a pas le budget pour être accessible à une audience non arabophone désireuse de connaître l’Egypte car nous n’avons pas les moyens de diffuser aux Etats-Unis et en Europe. En fait, ils utilisent les câbles et non pas les satellites ».
Perspectives d’avenir
Pour ce qui concerne les programmes, Sameh Ragai, président de la chaîne depuis 9 mois, explique : « J’ai bon espoir de développer Nile TV. Nous avons pour projet de nous focaliser sur les programmes culturels et touristiques, les films ainsi que les séries sous-titrées. Mais pour ce faire, l’Etat doit nous aider ». Et d’ajouter : « Nous avons besoin de l’aide des ministères des Affaires étrangères, du Tourisme et de l’Intérieur; d’autant plus que ce dernier met beaucoup d’entraves pour délivrer des permis de filmer. Si l’Etat ne reconnaît pas l’importance de cette chaîne qui peut transmettre une image juste de l’Egypte à l’étranger et qu’on laisse Al-Jazeera et les autres chaînes défigurer l’image de notre pays, alors notre réputation à l’étranger sera de pire en pire ».
Durant la célébration, les invités de marque, qui avaient été conviés, ont tour à tour donné leur avis sur l’avenir et les rôles que pourrait avoir la chaîne.
Hassan Hamed s’est ainsi exprimé sur la nécessité de mettre en place un plan de marketing pour la chaîne. Il a sollicité l’aide du ministère des Affaires étrangères pour faciliter la diffusion de la chaîne dans plus de pays. Par ailleurs, Hossam El-Dine Allam, professeur à Al-Azhar, a expliqué aussi que la chaîne doit avoir une mission pour expliquer l’islam aux téléspectateurs, notamment étrangers.
Finalement Hussein Amin, professeur des médias à l’Université américaine au Caire, a dit que Nile TV doit avoir le même rôle politique que la chaîne américaine Al-Hurra, c’est-à-dire supporter la politique interne et externe de l’Egypte aux yeux du monde .
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