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Abou-Bakr Abdel-Kérim : La responsabilité d’affronter le harcèlement n’incombe pas seulement à la police

Chérine Abdel-Azim, Lundi, 23 juin 2014

Des postes de police seront créés pour lutter contre le phénomène du harcèlement et d'autres formes de violence contre la femme. Le général Abou-Bakr Abdel-Kérim, vice-ministre de l’Intérieur pour les droits de l’homme, s’explique.

Al-Ahram Hebdo : Quel sera le rôle de ces postes de police ?

Le général Abou-Bakr Abdel-Kérim: Il s’agit de renforcer la lutte contre le harcèle­ment sexuel et d’autres formes de violence contre la femme. Ces postes de police seront chargés de patrouiller dans les lieux de rassem­blements, les moyens de transport, les centres commerciaux, les stades, et devant les écoles, afin de fournir une protection aux femmes qui font face à des actes d’agression ou de harcèle­ment.

— Mais n’est-ce pas la mission de la police en général? Pourquoi créer une police spé­ciale pour le harcèlement ?

— Outre la protection des femmes, ces poli­ciers seront chargés de collecter des informa­tions et des statistiques sur la violence contre la femme et d’analyser ces données, dans le but de mettre en place des solutions adéquates au pro­blème du harcèlement et de la violence contre la femme en Egypte. Tout ceci en coopération avec le Conseil national de la femme. D’ailleurs, le ministère de l’Intérieur vient de signer un protocole avec le Conseil pour l’échange d’in­formations. Nous travaillons depuis un moment avec des ONG et des centres de recherches sur le problème de la violence contre la femme. Les policiers qui travaillent dans ces commissariats recevront une formation spécifique pour faire leur travail. Ils porteront des tenues spéciales qui les distinguent des autres policiers. Ils auront aussi des équipements spéciaux, afin d'affronter toute violence.

— Le problème du harcèlement inquiète beaucoup les autorités, car il nuit à l’image de l’Egypte à l’étranger. Pensez-vous que la solution sécuritaire suffise pour faire face à la violence contre la femme ?

— La solution sécuritaire ne suffit pas bien évidemment. Il y a un problème de moeurs au sein de notre société. Je crois que la responsabi­lité d’affronter ce phénomène n’incombe pas seulement à la police. Chaque ministère et chaque institution doit avoir son rôle: l’école, l’université, l’église et la mosquée. Tout le monde doit jouer un rôle.

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